L'âge d'or de Nicolas Hulot, animateur-star de TF1 avec son émission Ushuaïa puis chantre de l'écologie qui avait même décroché un siège de ministre au sein du gouvernement est révolu : il a décidé de quitter définitivement la vie publique. C'est la prochaine diffusion - le 25 novembre - d'une enquête de l'émission Envoyé spécial qui a déclenché cette décision radicale ce 24 novembre 2021 car elle porte sur les accusations d'agressions sexuelles, de viol et de harcèlement de cinq femmes. Sur le plateau de BFMTV, il a répondu à Bruce Toussaint, acceptant toutes ses questions.
L'investigation de l'émission de France 2 a été menée durant quatre années et revient également sur une autre affaire qui a été révélée par l'éphémère magazine L'Ebdo, celle de violences sexuelles pour des faits remontant à 1997 et classée sans suite en 2008. L'auteure de la plainte pour viol n'est pas identifiée dans l'article, mais il s'agit de Pascale Mitterrand, petite-fille de l'ancien président et fille de Gilbert, qui a dénoncé le lendemain par l'intermédiaire de son avocat une "tempête médiatique". La plainte avait été classée sans suite, les faits étant prescrits, selon le parquet de Saint-Malo. Nicolas Hulot avait de son côté assuré que les enquêteurs avaient "très rapidement considéré qu'il n'y avait absolument rien qui permettait de poursuivre cette affaire".
Devant Bruce Toussaint qui lui demande s'il ne s'est rien passé avec cette jeune femme il y a vingt-quatre ans, Nicolas Hulot répond : "Si, il s'est passé quelque chose, mais dans un consentement et une harmonie classique d'une histoire sans lendemain."
L'ancien ministre de la Transition écologique, père de trois enfants, ne cache pas sa colère contre ce qu'il estime être des accusations calomnieuses et ignobles de la part de femmes dont il ne connaît pas le nom. Il s'insurge contre le fait qu'une investigation soit faite sur son cas, estimant que si accusations il y a, c'est à la justice de le faire en suivant le protocole attaché à l'état de droit. Nerveux devant les caméras, il veut se battre contre les personnes qui veulent atteindre sa dignité et notamment des femmes qui ont alimenté et construit des rumeurs, empêchant de discerner correctement la réalité.
Pour clore cette longue interview où l'indignation de Nicolas Hulot est aussi palpable que sa gêne, celui qui a lancé la fondation Hulot veut garder la tête haute et demande à celles et ceux qui lutte contre les violences faites aux femmes : "Faites preuve de discernement. Vous ne jouez pas simplement avec la réputation, vous jouez avec la vie des accusés."
Sa réputation, c'était, notamment pour ceux qui avaient lu sa biographie Sain Nicolas de la journaliste Bérengère Bonte (à qui l'on doit récemment Le Sioux, sur Edouard Philippe), celle d'un séducteur et d'un homme à femmes, comme le rappelle Bruce Toussaint devant les caméras. Dans cet ouvrage, sa femme Florence Hulot confiait : "Au début, je l'ai mal vécu. Maintenant, je relativise. Ou je fais l'autruche."
Nicolas Hulot reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés.