Majestueux. Les Britanniques de Depeche Mode ont investi le Stade de France, samedi 15 juin, pour offrir à leur fans un show aérien et diablement sexy. Après avoir lancé leur tournée mondiale à Nice, Dave Gahan et sa bande ont retrouvé Paris, trois ans après un concert mémorable dans cette même enceinte de Saint-Denis. Si quelques parties de tribunes sonnaient creux, les 70 000 spectateurs ont pleinement profité d'un concert rodé, parfaitement dominé par un Dave Gahan androgyne et définitivement sexy, entre charisme scénique et déhanchés furieux.
Welcome to My World, ouvre le frontman anglais, heureux de souhaiter la bienvenue à ses fans qui ne tarderont pas à le lui rendre. Cheveux bruns parfaitement plaqués en arrière, costume sombre et maquillage de circonstance, Dave Gahan rayonne sur la scène du Stade de France. Regard profond, sourire radieux, le chanteur de Depeche Mode s'impose sans fioritures, avec un naturel déconcertant. Tout en nous conviant dans sa Delta Machine – nom du treizième et dernier opus des Britanniques –, Depeche Mode revisite son impressionnante discographie.
Depuis près de trente-cinq ans, le trio explore une musique pop classieuse, laissant perdurer une ère new wave qui, chez eux, n'a rien de has been. Déflorant à la fois le glam rock et l'electro avant-gardiste des eighties, Depeche Mode survole, enchaîne les tubes. Il faudra du temps à certains pour se mettre dans le bain, mais Policy of Truth, A Question of Time ou Just Can't Get Enough finiront de les convaincre. Point culminant de cet orgasme auditif, un combo Enjoy The Silence / Personal Jesus, les deux tubes phares de Depeche Mode. À la fois rythmés et originaux dans leur déroulé, les deux morceaux mettent à genoux le public francilien, très multigénérationnel par ailleurs.
Clôturant sur la classique Never Let Me Down Again, Depeche Mode quitte la scène sous les hourras d'une assistance conquise, encore et encore. Intemporel comme inlassable, Depeche Mode n'en a pas terminé avec son histoire d'amour française. Le groupe a déjà prévu de revenir cet hiver pour une tournée nationale, qui passera notamment par la capitale, puisque Dave Gahan et ses acolytes investiront Bercy pour deux soirs, les 29 et 31 janvier 2014.
Christopher Ramoné