Les matchs entre Lyon et Marseille sont souvent spectaculaires et depuis que le Paris Saint-Germain survole le championnat, c'est devenu la rivalité sportive la plus intéressante de notre championnat. Malheureusement dimanche dernier le spectacle a tourné court. Cinq minutes après le coup d'envoi, alors qu'il allait tirer un corner, Dimitri Payet a été victime de la bêtise d'un individu situé en tribune. Le footballeur de 34 ans reçoit une bouteille d'eau en plein visage et s'effondre. Match arrêté et un imbroglio qui dure plus de 2 heures avant que le match ne soit définitivement interrompu.
Le constat est terrible pour notre Ligue 1 qui n'a jamais été aussi intéressante sur le terrain, mais qui s'avère incontrôlable dans les tribunes avec au moins six incidents de ce type depuis août dernier. Touché physiquement et moralement, Dimitri Payet a décidé de porter plainte contre l'auteur présumé des faits hier. Deux policiers sont venus au centre d'entraînement de l'OM pour recueillir sa déposition pour "violences volontaires aggravées" et les propos de l'ancien joueur des Bleus montrent qu'il a été réellement marqué par cette histoire. D'après les informations de L'Équipe qui a eu accès à la plainte, le joueur souffre de séquelles psychologiques. "J'ai maintenant peur d'effectuer des corners lorsque je joue à l'extérieur", avoue-t-il.
J'étais dans l'incapacité totale de reprendre la rencontre. Je suis encore, même aujourd'hui, sous le choc
Un constat terrible pour un homme qui souhaite simplement exercer son métier et donner du plaisir aux supporters. Lorsque les policiers lui signifient que son agresseur présumé se nomme Wilfried S., un homme de 32 ans, la réponse de Dimitri Payet est sans appel. "Je dépose plainte contre ce dernier", informe-t-il. Et il y a de quoi le comprendre à la vue de son récit des évènements à la suite du coup subi. "Au retour dans le vestiaire, j'ai réalisé ce qu'il m'était arrivé. J'étais choqué, seul, sur la table de soins. J'étais dans l'incapacité totale de reprendre la rencontre. Je suis encore, même aujourd'hui, sous le choc. Ce n'est pas la première fois que je suis victime de ce genre de faits", raconte-t-il.
Interpellé assez rapidement après son jet de bouteille, Wilfried S. a vu sa garde à vue prolongée lundi soir et la procédure va être rapide puisqu'il comparaîtra ce mardi à 14h devant la 14e chambre du tribunal correctionnel de Lyon. L'homme de 32 ans sera jugé pour "violence avec arme par destination dans une enceinte sportive". Trois autres personnes ont également été placées en garde à vue après l'arrêt du match. La police a remis en liberté deux d'entre eux âgés de 18 ans, faute de preuves sur les faits de détention de fumigène qui leur étaient reprochés, mais la troisième âgée de 17 ans va être jugée par le juge des enfants de Bourg-en-Bresse pour détention d'un fumigène.
Retrouvez l'article de L'Équipe en intégralité sur leur site.