C'est le genre d'incidents que l'on ne devrait jamais voir sur un terrain de football et pourtant, cela devient une habitude cette saison en Ligue 1. Alors que le championnat gagne en attractivité avec les arrivées de Lionel Messi ou Sergio Ramos et que les matchs ont rarement été aussi spectaculaires, au moins 6 incidents d'envergure ont été répertoriés depuis le début de la saison. Le dernier en date remonte seulement à quelques heures et c'était pendant le sommet de la journée, l'affrontement entre Lyon et Marseille dans ce que l'on appelle "l'olympico". Après seulement cinq minutes de jeu, le Marseillais Dimitri Payet s'en allait tirer un corner quand il a reçu une bouteille d'eau pleine en pleine tête.
Le joueur s'est effondré sur la pelouse, le match a été arrêté et les joueurs sont rentrés au vestiaire. Une situation qui a duré plus de 2 heures avant que l'arbitre et les décisionnaires ne choisissent d'interrompre définitivement la rencontre. Une situation ubuesque qui a eu le don d'énerver quelques célébrités sur les réseaux sociaux, à l'image de M. Pokora. Fan inconditionnel de l'OM, le chanteur de 36 ans était particulièrement remonté sur Twitter. "On attend qu'un gars envoie une bouteille en verre pour prendre des VRAIES mesures ? Vos huis clos ça va rien arrêter du tout. Interdiction à vie de stade pour les auteurs et 3 points sur tapis vert pour l'adversaire", réclame-t-il après l'incident.
Avant d'être arrêté définitivement, le match a bien failli reprendre et le speaker du stade a fait une annonce en ce sens. Une décision que le jeune journaliste Hugo Travers a trouvé incompréhensible. "Ah oui, donc un gros c*n jette une bouteille sur Payet, ce joueur est blessé, ne peut pas reprendre, mais on reprendrait le match comme si de rien n'était ? Hallucinant", écrit-il.
Enfin, la légende du journalisme sportif, Didier Roustan y est allé lui aussi de son indignation sur Twitter. "Quel bordel cette L1 .. toujours des demeurés sur tous, ou presque, les stades de L1.. surtout que nos responsables continuent à ne rien faire, à se cacher, à ne pas affronter..Payet se prend donc encore une bouteille !!! Perso j'arrête le match..", exprime-t-il.
Peu de temps après l'incident, Jacques Cardoze (directeur de la communication de l'OM) a donné des nouvelles de Dimitri Payet au micro de l'Equipe : "Dimitri Payet va rentrer avec nous à Marseille. Il y a eu des constatations médicales qui ont été effectuées. Je ne connais pas le détail mais vous imaginez bien que Dimitri est très choqué. Il est resté de longues minutes allongé dans le vestiaire. Il me semble qu'il a été touché à la tempe, il a été vu deux fois par les médecins ce soir. Nous tout au long de la soirée, on a d'abord essayé de connaître la position de l'arbitre, qui évidemment a dû prendre en considération un certain nombre de paramètres. Un peu comme à Nice malheureusement, il a été fait mention du fait que, si le match était arrêté, il y avait un risque de trouble à l'ordre public", a-t-il dans un premier temps déclaré. "C'est le rôle de l'état, donc du préfet, de l'expliquer. Mais d'un point de vue sportif, Monsieur Buquet a été très clair. Il a toujours été très ferme sur ses positions, en disant que l'équité sportive ne serait pas respectée. Comment reprendre un match quand vous savez qu'un de vos joueurs a été touché ?", a-t-il conclu.
Si la soirée a été un véritable cauchemar pour les amateurs de football, l'auteur du jet de projectile, âgé de 32 ans, aurait bien été interpellé par les forces de l'ordre quelques minutes après son geste inconsidéré, selon les informations de L'Équipe. Il a été emmené au commissariat le plus proche et sa garde à vue pourrait être prolongée dans la journée. Toujours selon nos confrères, trois autres supporters, âgés de 17 et 18 ans ont également été interpellés hier soir et placés en garde à vue. Ils sont soupçonnés d'avoir craqué des fumigènes ainsi que d'avoir lancé des projectiles sur les joueurs.
Une soirée bien triste pour l'image de notre football, de plus en plus populaire à l'international, mais dont l'image est chaque semaine écornée par ce genre d'évènement.