Cédric Jubillar est considéré par l'accusation comme le suspect numéro 1, mais les enquêteurs chargés de la disparition de Delphine Jubillar n'ont pas éludé les autres pistes. Parmi celles-ci, la femme de l'amant de l'infirmière du Tarn qui a disparu au mois de décembre 2020. Elle a été totalement écartée mais le mari de la victime avait déploré qu'elle n'ait pas été assez étudiée. Retour sur la place de cette femme dans cet affaire non résolue depuis un an et demi.
Tous les protagonistes de l'affaire Jubillar ont été scrutés dans ce cas qui reste encore un mystère puisqu'aucun corps n'a été retrouvé et aucun aveu n'a été fait. L'ancienne compagne du confident de Montauban, surnom que Delphine Jubillar donnait à son amant, en fait partie. Pour les avocats de Cédric Jubillar qui est en détention provisoire depuis juin 2021 pour homicide par conjoint, les agissements de la "rivale" de Delphine étaient considérés comme suspects.
Pourtant, l'hypothèse de la vengeance a bien été étudiée puis écartée. Le Parisien avait cité des sources concordantes : "aucun élément d'enquête ne vient pourtant accréditer l'hypothèse d'une quelconque implication, directe ou indirecte, de cette jeune femme d'une trentaine d'années prénommée C. L'exploitation de sa ligne téléphonique a permis d'établir que son téléphone n'a jamais cessé, entre le 14 et le 16 décembre 2020, de déclencher des relais téléphoniques situés dans le Tarn-et-Garonne et plus précisément autour de son domicile situé à Montauban, à environ 80 km de Cagnac-les-Mines (Tarn)."
La compagne de l'amant de Delphine a été auditionnée par les enquêteurs, et a raconté dans le détail sa soirée du 15 décembre et la nuit qui a suivi : "Une nuit de couvre-feu au cours de laquelle les déplacements étaient interdits entre 20 heures et 6 heures, sauf dérogation. Ce récit ne présente aucune incohérence avec celui de son ex-compagnon. Selon les explications de l'un comme de l'autre, ils se sont couchés vers 23 heures, se sont endormis dans le même lit. Le matin du 16 décembre, elle s'est ensuite levée pour s'occuper de leur enfant et le conduire à l'école." Si ses échanges téléphoniques ont posé question, notamment les 145 consommations de données internet entre le 14 et le 16 décembre, ils ont été éclaircis. "Ce total correspond au nombre de fois où l'utilisatrice du téléphone a utilisé l'appareil pour tout type d'action qui sollicite sa connexion Internet", précise le quotidien.
Si la femme a donc un alibi solide qui l'a éloigné du banc des suspects au grand dam de la défense, elle a bien communiqué avec Delphine Jubillar. La Dépêche avait rapporté leur échange. Le 14 décembre 2020, soit la veille de la brutale disparition de l'infirmière de nuit, la compagne trompée découvre un message qu'il écrivait à son amoureuse secrète. Il assume sa liaison et exprime son souhait de mettre fin à leur vie de couple. Le lendemain, la compagne trompée joint l'épouse de Cédric Jubillar de façon brève mais sans agressivité : "Tu prendras ma place quand elle sera libre, pour le moment, ce n'est pas le cas..." Souhaitant des relations apaisées avec elle, la mère de Louis et Elyah tente de la rassurer en lui signifiant qu'elle gardera "toujours une place" entre eux. Les deux femmes s'accordent sur un pacte auquel tient la compagne de l'amant : ne plus le contacter durant la période des fêtes de fin d'années.
Cédric Jubillar reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'au jugement définitif de cette affaire.