Le 18 juin 2021, Cédric Jubillar, l'époux de l'infirmière de Cagnac-les-Mines disparue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, est mis en examen pour homicide par conjoint. Détenu à l'isolement dans l'établissement pénitentiaire de Toulouse-Seysses, il clame son innocence depuis des mois. Pourquoi est-il derrière les barreaux depuis tous ces mois, alors qu'aucun corps n'a été retrouvé et qu'aucun aveu n'a été fait ?
Six mois ont suivi la disparition de Delphine Jubillar au mois de juin 2021. Après d'importantes recherches - à l'aide d'hélicoptères, plongeurs, drones, battues citoyennes et opérations de ratissage - dans les semaines qui ont suivi sa disparition, le procureur de la République de Toulouse de l'époque, Dominique Alzeari, a annoncé que la piste criminelle était désormais privilégiée. Une déclaration qui a été faite après les interrogatoires des beaux-parents de la trentenaire, et de son mari, avec qui elle était en procédure de divorce. Sa garde à vue terminée, Cédric Jubillar a alors été mis en examen pour meurtre aggravé et incarcéré en détention provisoire.
Les déclarations évolutives et parfois contradictoires du peintre-plaquiste de 34 ans ont éveillé les soupçons des autorités, lui qui est le dernier à avoir vu Delphine Jubillar vivante. À partir de ce moment, ses avocats réclament régulièrement la libération de leur client faute de preuve, en vain. Ils demandent à ce "que la présomption d'innocence soit consacrée", ajoutant que leur client vit un enfer en prison.
Cependant, à chaque fois, le juge des libertés et de la détention a rejeté la demande de remise en liberté de Cédric Jubillar, estimant qu'il existe plusieurs "indices graves et concordants" permettant de dire que l'infirmière a été tuée et que son mari a participé au meurtre. En septembre 2021, l'avocate générale avait défendu une lecture des indices qui, "mis bout à bout, interprétés dans le cadre d'un contexte", permettent de dire que Cédric Jubillar est "le plus à même d'avoir commis le crime". Par ailleurs, son isolement permet à la justice de ne pas être gênée dans son travail complexe d'enquête. Les nouveaux éléments, l'analyse des lunettes cassées, le témoignage du fils du couple et l'expertise psychiatrique du suspect numéro, alimentent la décision de le garder derrière les barreaux.
Le mandat de dépôt de Cédric Jubillar expire le 18 juin prochain. Il ne peut donc pas rester en détention provisoire au-delà sans un débat devant le juge des libertés.
Cédric Jubillar reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'au jugement définitif de cette affaire.