Ce lundi 23 octobre, cela fait un mois désormais que Lina a disparu. Le 23 septembre, l'adolescente, qui se rendait à pied à la gare de Saint-Blaise-La-Roche, dans le Bas-Rhin, n'est jamais montée à bord du train de 11h25, qui devait l'emmener rejoindre son petit ami Tao du côté de Strasbourg. Depuis, elle n'a plus jamais donné signe de vie, et sa disparition laisse place à de nombreuses suspicions et rumeurs. Alors que l'enquête se fait désormais à l'abri des regards, BFMTV se fait l'écho de l'une d'entre elles. Car comme dans tout fait divers, les théories sont nombreuses.
L'effervescence des premiers jours n'est plus. Depuis, le silence médiatique se fait peu à peu. Mais dans les environs, on continue bien sûr d'en parler. Deux grands-mères de la commune de Pouday en discutent devant leur porte, rapportent nos confrères. Elles ont du mal à comprendre ce silence. "On nous a arrosé d'informations pendant deux semaines puis plus rien. Silence radio", s'exaspère l'une d'entre elles. Elle a d'ailleurs un scénario bien précis en tête. Et dans le coin cette théorie a la cote, elle n'est pas la seule à la colporter. Pour elle, la jeune Lina pourrait bien avoir été enlevée par un réseau de prostitution. "On appelle ça la traite des blanches", explique-t-elle.
Rappelons que cette "traite des blanches" évoquée là, est une référence à un phénomène de proxénétisme de jeunes femmes européennes en direction de pays étrangers, qui relèverait essentiellement du mythe. Le philosophe Jean-Michel Chaumont, sociologue et auteur belge, attaché à l'Université catholique de Louvain, faisait savoir à ce sujet en 2009, que ce mythe reposait sur "une escroquerie intellectuelle" qui daterait de la fin du XIXe siècle, période où des rumeurs d'enlèvements de jeunes filles françaises seraient organisés par des réseaux de prostitution qui les déporteraient dans d'autres pays.
Un mythe qui a la peau dure puisque cette grand-mère n'est pas la seule à y croire. Comme elle, un commerçant souhaitant lui aussi rester anonyme n'exclut pas cette piste, toujours selon BFMTV. "Une si belle fille, ça ne m'étonnerait pas. Elle est soit malheureusement morte, soit dans les pays de l'Est", établit-il. Si le silence se fait dans les médias, dans les environs de la disparition de la jeune femme, les ragots, eux, ne connaissent pas de trêve.