
Ce lundi, les parents de Medhi Narjissi ont vécu un moment particulièrement compliqué, eux qui vivent un cauchemar depuis la disparition de leur fils, jeune rugbyman du Stade toulousain porté disparu dans de graves circonstances le 7 août dernier. L'adolescent se trouvait alors en Afrique du Sud pour un stage avec l’équipe de France des moins de 18 ans lorsque l’encadrement a décidé d’aller faire une séance de récupération en “milieu naturel” sur une plage d'une crique du cap de Bonne-Espérance, réputée très dangereuse.
La ministre des Sports, Marie Barsacq a donc reçu Jalil et Valérie Narjissi pour leur présenter les conclusions de l'enquête administrative de l’inspection générale sur la disparition de leur fils. Un document de 121 pages qu’a pu consulter Le Parisien, qui en dévoile les principales informations concernant cette sortie en mer qui a coûté la vie au jeune rugbyman de 17 ans, Medhi Narjissi. Depuis le début de l’affaire, les différents acteurs se rejettent la responsabilité de ce drame, mais à en croire le rapport lu par nos confrères, les torts sont partagés entre “le préparateur physique Robin Ladauge et le manager Stéphane Cambos, ainsi que pour la Fédération française de rugby (FFR), sa gouvernance et sa direction technique nationale”.
Personnage-clé de l’enquête, placé en garde à vue mi-avril, le manager Stéphane Cambos se retrouve donc cité dans ce rapport. Il lui est notamment reproché “son absence d’opposition ferme à l’initiative du préparateur physique qui, de fait, était son subordonné”. Robin Ladauge est effectivement vu comme celui qui “porte la responsabilité principale de la mauvaise organisation de cette séance”, comme le rapportent nos confrères. Il est notamment question de “négligences” de sa part, lui qui lors de son audition a affirmé ne pas connaître “la dangerosité de la plage”. De plus, ce dernier aurait sollicité “peu de collègues pour l’aider à encadrer les 25 joueurs présents”, puisqu’il n’y avait pas de médecin, “et il ne réunit pas les joueurs pour leur donner ses consignes de sécurité avant d’entrer dans l’eau”.

“Le rapport final de la FFR charge lourdement et quasi exclusivement Stéphane Cambos et Robin Ladauge”, résume Le Parisien, qui a également obtenu une interview de Jalil Narjissi. L’ancien rugbyman, qui a poussé un cri du cœur pour un coéquipier qui a tenté de sauver son fils, souhaite la démission de l’actuel président de la Fédération française de rugby (FFR). “On lui a confié notre fils. On pensait qu’il était en sécurité. Florian Grill n’a pas pris ses responsabilités et, en plus, il a menti. Je ne peux pas cautionner”, lance-t-il.
Dans un courrier adressé à Jalil et Valérie Narjissi, Florian Grill a tenu à leur répondre, affirmant comprendre “la colère d’un père”. “Je comprends que vous ayez besoin de réponses et que vous cherchiez des coupables, mais ne vous trompez pas de combat et faisons confiance en notre justice”, lance le président de la FFR.