![Doc Gynéco en couverture de "Next", le supplément de "Libération" en kiosques le 6 février 2016.](https://static1.purepeople.com/articles/4/17/21/24/@/2066609-doc-gyneco-en-couverture-de-next-le-s-580x0-3.jpg)
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En avril, Doc Gynéco débutera une tournée d'une vingtaine de dates à travers la France pour célébrer le 20e anniversaire de son tout premier album, le culte Première Consultation. Cette tournée sera marquée par deux concerts à l'Olympia de Paris, déjà complets. À cette occasion, le rappeur a accordé une longue interview à Next, le supplément magazine de Libération, dans laquelle il parle avec franchise de ses années d'errance télévisuelle ou de ses défaillances de père...
À 41 ans, Doc Gynéco se livre comme on en a peu l'habitude, notamment sur son histoire d'amour avec Christine Angot, expliquant que c'est son amour des lettres qui les ont rapprochés. Tout en faisant preuve d'un immense respect pour l'écrivain, qui a fait de leur histoire un roman, Le Marché des amants, il déclare par exemple : "Ce que j'aime chez Christine, c'est son côté araignée, veuve noire... On m'a demandé pourquoi je ne m'étais pas plaint, mais c'est ce que j'aime chez elle. C'est comme ça qu'elle nourrit son art : elle mange ses amants."
Je sais que j'ai pas de leçon à leur donner. J'oserais pas
Et c'est avec la même sincérité désarmante qu'il parle de ses deux filles et de son fils, âgés de 15 à 17 ans : "Moi, je vais avoir du mal à jouer au père digne de ce nom pour mes enfants. J'ai aucune autorité. Parce que j'ai pas été présent. Et je sais que j'ai pas de leçon à leur donner. J'oserais pas. Alors je les laisse faire ce qu'ils ont envie, dans le bon sens du terme. Pas de direction, pas de consigne. Une des mes filles est branchée par tout ce qui est 'arty', je laisse faire..."
Dans ces cinq pages d'interview dans Next, dont il fait d'ailleurs la couverture, le Doc évoque bien d'autres sujets, comme la rue, la religion, son engagement, très commenté en 2007, pour Nicolas Sarkozy, et ses années passées à faire le pitre dans la petite lucarne. Il confie que la mort de David Bowie, dont il dit porter le deuil, fait soudain écho : "Tous ces trucs sur Bowie et ses différents personnages, ça m'a fait réfléchir... J'ai envie de redevenir Bruno. Redevenir moi-même, parce que, de toute façon, vous n'êtes plus dupes aujourd'hui... J'ai trop joué au con. Je me suis fait passer pour plus idiot que je n'étais. J'avais aucun code de communication à l'époque, j'étais livré à moi-même. On m'a jeté sur des plateaux télévisés importants."
On lui avait par exemple déconseillé de faire de la télé auprès de Marc-Olivier Fogiel, c'était suffisant pour qu'il en ait envie : "Il m'avait proposé de faire une chronique toutes les semaines. Ma maison de disques ne voulait pas je fasse de télé, alors je l'ai fait. Et puis ça me permettait d'aller voir des films avec Olivier Cachin [journaliste musical, notamment spécialiste du hip-hop, NDLR], c'était cool... Mais j'avais pas compris ce que je faisais à mon image."
J'ai trop joué au con. Je me suis fait passer pour plus idiot que je n'étais
Conscient de cette image déformée, le rappeur, qui dit ne plus fumer de joints depuis dix ans, prend désormais ses précautions : "C'est pour ça que là, je reviens par la presse écrite, parce que je sais pas comment je vais gérer à la télé. Avec l'image, t'as perdu d'avance, faut le savoir."
Next, supplément de Libération en kiosques le 6 janvier 2016.