Doc Gynéco : "Christine Angot est une veuve noire..."

En 2008, Christine Angot publiait Le marché des amants, un roman dans lequel elle dévoile des moments très intimes de son histoire d'amour avec Doc Gynéco. Alors que le rappeur se prépare à célébrer les 20 ans de Première consultation avec une tournée et deux Olympia de Paris (déjà complets), il se confie longuement dans le supplément Next de Libération et revient sur le couple, a priori improbable, qu'il formait avec la romancière.

Par le passé, Christine Angot - dont le dernier roman Amour impossible a été quasi-unaniment salué par la critique - a connu quelques ennuis judiciaires avec ceux qui ont pu se reconnaître dans ses livres. Malgré le portrait impudique qu'elle dressait de Doc Gynéco dans Le marché des amants, ce dernier ne s'en est jamais plaint, au contraire : "Ce que j'aime chez Christine, c'est son côté araignée, veuve noire... On m'a demandé pourquoi je ne m'étais pas plaint, mais c'est ce que j'aime chez elle. C'est comme ça qu'elle nourrit son art : elle mange ses amants."

Dans cette interview pour Next, le rappeur de 41 ans évoque son amour des lettres comme Les liaisons dangereuses et Sartre... "J'avais personne à qui parler de tout ça, dit-il. C'est à cause de tout ça que j'ai eu cette relation avec Christine Angot. À cause des mots..." Et c'est aussi pour son amour des mots qu'il a choisi Virgin plutôt qu'Universal à ses débuts : "Je suis allé chez Virgin parce qu'ils avaient Renaud, Julien Clerc, les Rita Mitsouko, beaucoup de musiques françaises. Si je crois en quelque chose, c'est en la France. De l'autre côté, il y avait Pascal Nègre [PDG d'Universal Music France, NDLR] qui a gagné la guerre contre la musique française avec les boys bands..."

En 2008, après la sortie du roman de Christine Angot, Doc Gynéco s'était longuement confié dans le magazine ELLE. Il se montrait surpris de retrouver tant de détails personnels dans la prose de son ancienne maîtresse : "C'est difficile de se lire dans un roman. J'ai eu l'impression d'ouvrir une porte et de me voir faire l'amour ! Je ne m'attendais pas à une description aussi... impudique." Il ne cachait pas, malgré tout, être assez fier d'avoir inspiré Le marché des amants : "Je suis très flatté. Je voudrais la remercier. Et aussi de m'avoir fait entrer, même modestement, dans la littérature française. Je ne prends pas encore toute la mesure de ce cadeau qu'elle m'a fait. C'est vertigineux."

Next, supplément de Libération en kiosques le 6 janvier 2016.