Le Sénat américain a finalement rendu son verdict : pour la deuxième fois, Donald Trump est acquitté. L'ancien président américain a été jugé lors d'un procès historique pour son rôle supposé dans les violences du 6 janvier au Capitole. Comme l'a rapporté l'AFP le 14 février 2021, les sénateurs ont été une majorité (57 sur 100) à se prononcer pour une condamnation du milliardaire. Mais il aurait fallu les deux tiers de la chambre haute (67 voix) pour parvenir à un verdict de culpabilité qui aurait pu être suivi d'une peine d'inéligibilité.
Dans sa première réaction à ce verdict, l'ex-président de 74 ans a pris date pour l'avenir : "Dans les mois qui viennent, j'aurai beaucoup de choses à partager avec vous et suis impatient de continuer notre incroyable aventure pour la grandeur de l'Amérique". Il a ajouté dans un communiqué : "Notre mouvement magnifique, historique et patriotique, Make America Great Again, ne fait que commencer", a-t-il écrit, en se posant une nouvelle fois en victime d'une "chasse aux sorcières". Son successeur, le démocrate Joe Biden, a estimé qu'en dépit de l'acquittement, le fond de l'accusation n'était "pas contesté", et a demandé à ses concitoyens de défendre la démocratie, qui reste "fragile".
Les avocats du milliardaire républicain et les élus démocrates chargés de porter l'accusation ont bataillé pendant les cinq jours du procès rythmé par des vidéos chocs retraçant les événements. "Il est temps de boucler cette mascarade politique", a tonné l'un des avocats du 45e président des Etats-Unis, Michael van der Veen, lors de son court plaidoyer samedi. "Estimer, en se basant sur les indices que vous avez vus, que M. Trump voulait réellement, et de fait a délibérément suscité une insurrection armée pour renverser le gouvernement américain, serait absurde", a-t-il asséné. Derrière cette accusation, il y a surtout la "peur" de voir Donald Trump réélu en 2024, a-t-il accusé.
Le socle des élus républicains a tenu, ce qui montre l'emprise que Donald Trump conserve sur la politique américaine. Mais le parti républicain sort fragilisé d'une séquence commencée en novembre avec la contestation de la victoire de Joe Biden à l'élection présidentielle et qui a culminé avec les événements du Capitole. Pour les démocrates, Donald Trump est le principal responsable des événements du 6 janvier, leur "incitateur". C'est lui qui par ses diatribes aurait suscité l'envahissement du Capitole par ses partisans en colère, au moment où le Congrès américain s'apprêtait à confirmer sa défaite à l'élection du 3 novembre. Une fois l'assaut en cours, il a attendu de longues heures avant d'appeler ses sympathisants à "rentrer chez eux". En tout, cinq personnes sont mortes, et des centaines ont été blessées ou traumatisées.
Joe Biden espère désormais aborder une nouvelle phase de son début de présidence, débarrassé de l'ombre gênante de ce procès qui monopolisait les médias et le Congrès. Sa priorité immédiate est de voir les parlementaires voter son plan de soutien de 1 900 milliards de dollars à l'économie américaine, frappée par la pandémie de Covid-19, et d'accélérer la vaccination des Américains.