Décidément, on est en droit de se demander naïvement - et en connaissant malheureusement la réponse - si un jour le cyclisme international sera propre et blanchi de toutes ces histoires de dopage... d'autant que cette fois, malgré des preuves - enfin, appelons ça des doutes, pour ne pas nous faire taper sur les doigts -, un champion vient une fois de plus de passer à travers les gouttes.
En effet, récemment, c'est le septuple vainqueur du Tour de France - Lance Armstrong - qui était au coeur d'une polémique affirmant qu'il s'était dopé à plusieurs reprises lors de l'une de ses victoires sur la Grande Boucle. Aujourd'hui, c'est le plus grand champion actuel - l'Espagnol Alberto Contador, triple vainqueur du Tour (2007, 2009, 2010), vainqueur du la Vuelta (2008) et du Giro (2008) - qui était soupçonné de s'être dopé sur le dernier Tour de France.
Déjà, en 2006, le coureur de 27 ans avait été associé à la fameuse affaire Puerto (organisée par le docteur Fuentes), cette grande affaire de dopage qui avait touché le milieu du cyclisme professionnel en masse (une quarantaine de coureurs étaient concernés). Même si l'année suivante Contador avait été plus ou moins blanchi, cette histoire avait assombri ses performances.
Il y a quelques mois, l'Espagnol a été suspendu à titre provisoire après la révélation de "traces très minimes" d'un produit interdit retrouvé dans ses urines, lors d'un test effectué pendant une journée de relâche du Tour de France 2010. Même si sa saison était à l'époque déjà officiellement terminée, ces soupçons noircissaient un peu plus l'image du cyclisme en général, et du champion en particulier.
Alberto Contador affirmait pour expliquer ce résultat anormal qu'il était dû à "une contamination alimentaire". L'UCI (Union Cycliste Internationale) avait alors confirmé que les traces étaient "extrêmement faibles", mais il s'agissait de trace de clenbutérol (un médicament qui dégage les voies respiratoires et qui soigne l'asthme), une substance interdite quel que soit son seuil.
Durant les mois qui ont suivi, l'UCI, en association avec l'Agence Mondiale Antidopage (AMA), a mené "des investigations scientifiques complémentaires avant qu'une quelconque conclusion puisse être tirée."
Alors qu'on attendait le pire pour le coureur, étant donné la gravité des faits, aujourd'hui, retournement de situation final : la Fédération espagnole de cyclisme a décidé de blanchir et de ne pas sanctionner Alberto Contador, a déclaré aujourd'hui, mardi 15 février, son avocat Andy Ramos.
Le coureur sera donc au départ du Tour de l'Algrave qui débute dès... demain, mercredi 16 février.
Cette surprenante décision - expliquée selon le fait que les traces de produit interdit étaient "infimes" et le mode de contamination inconnu - relance donc totalement la saison et la carrière du coureur, en attendant une probable demande en appel au Tribunal Arbitral du Sport (TAS), même s'il est aujourd'hui peu probable que l'UCI et l'AMA la soumettent. Ils ont cependant trente jours pour le faire.
En attendant, l'horizon s'éclarcit nettement pour le champion espagnol qui a dorénavant en ligne de mire le Tour de France, où il essaiera durant l'été, d'enlever une quatrième Grande Boucle avec sa nouvelle équipe de la Saxo Bank, de la façon la plus honnête possible. Espérons-le...
A.I.