Le 8 juillet dernier, c'est avec choc que le monde du rugby a appris la mise en examen d'Oscar Jegou et Hugo Auradou pour viol aggravé. Les deux jeunes français, âgés respectivement de 21 et 20 ans, ont été accusés d'agression sexuelle sur une femme de 39 ans dans la nuit du 6 au 7 juillet à Mendoza, en Argentine. Les rugbymen s'y sont retrouvés avec le XV de France après avoir été sélectionnés pour la tournée d'été des joueurs de Fabien Galthié en Amérique du Sud. Ce dernier s'est d'ailleurs rapidement exprimé sur l'affaire lors d'une conférence de presse. "Pour le groupe, pour la délégation, ça a été vécu comme un traumatisme, une forme de sidération quand on a appris les nouvelles et lorsque la police a débarqué à l'hôtel à Buenos Aires. Ça a été une journée très difficile, très, très dure. Un moment très difficile à vivre. La première des choses, c'est d'avoir une pensée pour la victime", a-t-il déclaré.
Nos confrères du Parisien ont finalement rapporté, selon les déclarations de leur avocat Me Antoine Vey, que les deux hommes ne seraient plus détenus provisoirement en prison mais placés en détention surveillée dans une maison le temps de l'enquête judiciaire. "Ils seront placés dans les prochaines heures dans une maison. C'est ce qu'on appelle en France un contrôle judiciaire avec assignation à résidence", a précisé l'avocat. Et d'ajouter : "C'est un signal positif pour nous parce que ça va leur permettre de préparer leur défense dans de biens meilleures conditions". L'avocat d'Oscar Jegou et d'Hugo Auradou a précisé qu'ils ne parlent pas espagnol, et "ne connaissent absolument pas les règles avec lesquelles" opère la justice argentine. Cette demande d'assignation à résidence a été faite peu de temps après que les deux français ne soient mis en examen.
"Nous pensons que cette décision montre bien ce qu'on a essayé de relayer depuis le début de ce dossier. Certes, il y a eu une offensive médiatique forte contre les joueurs mais heureusement, il y a quand même des contre-arguments qui vont être distillés. Cela doit conduire l'opinion publique à avoir de fortes réserves et de mesure par rapport à leur culpabilité. Je souhaite qu'avec notre confrère argentin, on arrive à retisser le fil d'une histoire qui semble plus en adéquation avec le profil personnel de ces deux joueurs", a détaillé Antoine Vey. Puis de nuancer : "Ça ne veut pas non plus dire que cela nous donne raison mais cela va permettre au tribunal de continuer à instruire cette enquête en ayant les joueurs sous la main pour pouvoir les interroger et échanger avec eux. Ce n'est pas leur remise en liberté définitive, mais ça vaut mieux qu'une décision de placement en détention".
Si cette assignation à résidence a été possible, c'est également, en partie, car l'avocate de la plaignante ne s'y est pas opposée. Merci 16 juillet, Me Natacha Romano a d'ailleurs déclaré à nos confrères du Parisien : "Nous n'y étions pas opposés donc nous nous y attendions. Nous l'avons annoncé à notre cliente. Elle est assez tranquille compte tenu des garanties apportées, comme le fait que les passeports des deux accusés soient saisis, qu'ils soient soumis à un ordre de capture internationale et que la victime présumée puisse bénéficier de mesures de protection". L'avocate de la plaignante en a profité pour faire savoir que cette dernière était "retournée d'urgence à l'hôpital" mardi 15 juillet dernier, victime d'une "nouvelle décompensation en raison du stress post-traumatique qui lui a été diagnostiqué".
Enfin, pour éviter toute fuite, un tuteur a été désigné pour s'occuper des deux joueurs et "chaque accusé portera en permanence un bracelet électronique à la cheville. Celui-ci émettra un signal si jamais ils sortaient du périmètre de la maison, qui correspond à la superficie du terrain. Ça leur est absolument interdit, peu importe la raison", a précisé une source au sein du service pénitentiaire de Mendoza. Affaire à suivre...
Oscar Jégou et Hugo Auradou restent présumés innocents des faits qui leur sont reprochés jusqu'à clôture du dossier par la justice.