Les témoignages commencent à se faire entendre autour du drame survenu lorsque deux hélicoptères sont entrés en collision, le 9 mars 2015, pour des raisons qui demeurent encore à déterminer. Dans l'accident, trois athlètes de premier plan, la navigatrice Florence Arthaud (57 ans), la nageuse Camille Muffat (25 ans) et le boxeur Alexis Vastine (28 ans), ont péri en même temps que Laurent Sbasnik, Lucie Mei-Dalby, Volodia Guinard, Brice Guilbert et Edouard Gilles, membres des équipes d'Adventure Line Productions (qui fournit également les émissions Koh-Lanta et Fort Boyard), et Juan Carlos Eduardo et Roberto Carlos Abate, les deux pilotes argentins qui se trouvaient aux commandes des appareils. Un jour après le drame, Philippe Candeloro, qui participait à l'aventure, raconte en détail ce qu'il s'est passé durant ce moment d'horreur absolue.
C'est via son agent Alain Leglond, interrogé par Europe 1, que Philippe Candeloro a évoqué le ce terrible accident. En exclusivité à RMC Sport, le patineur en a dit bien plus aujourd'hui. "Lundi soir, nous, l'équipe des rouges, étions en stand-by pour attendre notre rotation d'hélicoptère pour partir sur la deuxième expédition. Moi j'étais dans le camion, je n'avais pas les yeux bandés. On attendait pendant que les hélicos étaient en train de partir. On a vu les bleus tourner un peu au-dessus de nous puis je me suis mis dans le camion. J'ai entendu un gros splash. Pas un boom mais un splash. J'ai sursauté", raconte-t-il avec émotion.
"Les hélicos était en flammes, on n'avait pas d'extincteurs"
Puis, Philippe Candeloro raconte l'épouvantable moment où tout le monde a compris ce qu'il s'était passé : "Je suis sorti du camion. J'ai vu de la fumée, on était tous en sanglots, paniqués. On s'est tous dirigés rapidement vers l'endroit où était tombés les hélicos. (...) On a pris le camion. On est partis à l'endroit où on pensait pouvoir peut-être se rendre utile à ce moment-là." Toute l'équipe a ensuite voulu intervenir mais, comme l'indique Philippe Candeloro, c'était tout bonnement impossible. "Les hélicos était en flammes, on n'avait pas d'extincteurs, pas d'eau et on ne savait pas si ça pouvait encore exploser. Malheureusement, le constat était que c'était trop en feu pour pouvoir intervenir. On est là, on voit tout le monde qui part en flambeaux. (...) Moi, mon inquiétude a été de me dire que peut-être que quelqu'un avait été éjecté et qu'il fallait essayer d'aller chercher à droite et à gauche dans les buissons. Il y avait plein de ronces", explique-t-il. Selon Philippe Candeloro, les flammes ont brûlé pendant une heure, au moins.
Communier, prier et continuer à vivre
De retour à l'hôtel dans la nuit, l'horreur a laissé place à la communion et à l'émotion. "On accuse un peu le coup, on essaie de continuer notre vie. On se pose beaucoup de questions. On a fait une minute de silence hier avec tous les gens qui font encore partie de ce monde. Ça nous a tous fait du bien. Je pense que ça nous a tous aidés à passer à autre chose. En tout cas essayer. Il fallait essayer de garder les choses les choses les plus positives qu'on avait tous vécues. On a fait une prière tous ensemble pour les gens disparus", lâche ensuite Philippe Candeloro. Nul doute qu'il faudra longtemps pour digérer un tel choc.
Sarah Rahimipour