Le Grand Journal de Canal + a été le théâtre d'une situation aussi ubuesque que dérangeante lundi soir. En plateau, Maïtena Biraben recevait l'ex-ministre Luc Chatel et un militant de No Border, une organisation pro-migrants d'extrême-gauche, pour discuter des migrants en écho aux violences qui ont secoué Calais, toujours plus engluée dans la crise des réfugiés après les violences du week-end dernier. Un débat à couteaux tirés sur un sujet aussi complexe que dangereux, auquel ont assisté Edouard Baer et Sandrine Kiberlain, invités quant à eux pour défendre le film Encore Heureux.
Mais l'émission d'infotainment (mix d'information et d'entertainment-divertissement) a ses défauts. "Vous demandiez, Luc Chatel, quand sortait le film de vos voisins. Ca sera mercredi prochain sur les écrans. Edouard Baer et Sandrine Kiberlain dans Encore heureux de Benoît Graffin", annonce ainsi l'animatrice quelques secondes après avoir mis fin au débat entre Luc Chatel et le jeune militant dans une ambiance grave.
Une transition qui a fait grincer des dents les deux acteurs, notamment Edouard Baer qui ironise sur "un enchaînement remarquable". "Non mais vous vous rendez compte ?", dit l'acteur alors que Maïtena Biraben lui rétorque un "C'est la vie !" pour le moins étrange. "Non, la vie c'est une séparation des choses. Tout n'est pas imbriqué dans la vie. On ne peut pas tout traiter de la même façon. Je suis un peu gêné, je vous le dis franchement", répond l'acteur de Combien tu m'aimes et d'Astérix et Obélix : Au service de sa Majesté.
Profitant de l'occasion, Edouard Baer a tenu à mettre les choses au clair en exposant son point de vue – quelques minutes après que Sandrine Kiberlain a refusé de s'exprimer sur la crise des migrants, sujet "trop sensible" à ses yeux. "Je trouve par exemple qu'il faut aider l'époque. Je trouve que les hommes politiques doivent nous aider avec moins de communicants. Et de notre côté : mettre un peu moins de dérision. Je trouve qu'il ne faut pas recevoir les politiques avec autant de dérision", a-t-il estimé. "Je trouve que tout était pourri... Tout à coup, Nicolas Sarkozy... Ahahah, c'est drôle, 'La France pour la vie'...", ajoute Edouard Baer, moquant l'intervention de Mathieu Madénian venu blaguer sur la sortie du livre de Nicolas Sarkozy au beau milieu du débat entre Luc Chatel et le militant. "Moins de communication, moins de dérision, plus de lien d'homme à homme", a résumé l'acteur, dont on a pu cerner le point de vue sur le sujet brûlant. "On est citoyen. De citoyen à citoyen, vous voyez quelqu'un dans la merde, vous lui tendez la main. Mais à un niveau politique c'est autre chose. Si je vois quelqu'un qui tombe, j'essaye de le ramasser. Mais si je vois la société qui s'effondre, je n'ai pas de solution", a-t-il expliqué en s'adressant à Luc Chatel.
"C'est pour ça qu'on interpelle le politique sur la solution et qu'on interpelle l'individu sur la citoyenneté. C'était l'idée en tout cas", lui fait alors remarquer Maïtena Biraben. "Ça, c'est une très jolie phrase. Eh bien voilà ma réponse sur la citoyenneté", a répondu Edouard Baer.