Elisabeth Quin souffre d'un double glaucome, une maladie dégénérative du nerf optique qui pourrait la rendre aveugle. Un mois après la sortie de son livre La nuit se lève (éditions Grasset), l'animatrice du magazine d'actualité culturelle 28 minutes (Arte) se livre sur ce mal qui la ronge au micro d'Europe 1.
"Je ne sais pas si je vais perdre la vue. Je fais tout pour ne pas la perdre, lance la journaliste de 55 ans. Il y aurait une tentation utopique et illusoire d'accumuler une bibliothèque d'images mentales. Vous vous auto-poignardez en faisant ça." Elisabeth Quin envisage tout de même, malgré elle, l'hypothèse selon laquelle elle deviendrait aveugle. Un futur inconnu qui la terrifie mais qu'elle se force à surmonter. "J'ai rencontré des femmes aveugles extraordinairement soignées, pimpantes même. Je me disais : 'Comment font-elles ?' Elle n'ont pas le recours du reflet", poursuit-elle. Alors, comme pour s'habituer, Elisabeth Quin ferme parfois les yeux.
Mais son sort n'est pas scellé. En effet, la chirurgie peut soigner son double glaucome. "Comme tous les actes médicaux, ça comporte un risque. La chirurgie dans l'oeil est, selon l'oeil, selon l'état d'avancement de la maladie, plus ou moins risquée, déclare la journaliste. Il y a le risque objectif de la chirurgie et il y a ce que l'on met, soi, dans cette notion d'un scalpel, quelque chose qui vient dans votre oeil et qui réveille des terreurs absolument archaïques." Et de conclure : "La maladie est une saloperie qui vous abîme et vous érode, qui vous entame, avant tout."