C'est un portrait émouvant que le magazine Sept à huit (TF1) a diffusé dimanche 20 janvier 2019. Celui d'Elisabeth Quin, l'animatrice du magazine d'actualité culturelle 28 minutes (arte). Le 9 janvier dernier, son livre La nuit se lève est sorti aux éditions Grasset. Un ouvrage dans lequel elle se confie sur son double glaucome, une maladie dégénérative du nerf optique qui entraîne une perte progressive de la vision étalée sur plusieurs années. À cette occasion, le magazine l'a interrogée sur cette maladie qui la ronge depuis une dizaine d'années.
C'est en regardant une photo que la présentatrice de 55 ans a pris conscience que quelque chose n'allait pas. L'ophtalmo chez qui elle s'est rendue pour contrôler sa vue lui a annoncé qu'elle était atteinte d'un double glaucome. "Mon champ visuel est réduit par le haut et les côtés", a confié Elisabeth Quin. Et de dévoiler les conséquences de la maladie sur son quotidien : "Circuler dans une ville la nuit, c'est une fête foraine. Il y a plein de lumières partout, c'est aveuglant. Si c'est mal éclairé par contre, c'est le goudron. (...) Je vois mal les contrastes et les reliefs. Le grand soleil, c'est comme un poignard pour mes yeux."
Elisabeth Quin a également dû renoncer à conduire la nuit afin de ne pas constituer "un danger public pour [elle-même] et les autres" : "J'ai vécu des moments de panique intenses." Cette maladie a aussi des conséquences sur ses relations avec autrui. Elle a en effet parfois du mal à reconnaître les gens ou alors ne les voit tout simplement pas, car ils se trouvent dans son "angle mort".
Je fixe les choses avec plus d'ardeur
L'ancienne chroniqueuse de Ça balance à Paris et de Rive droite / Rive gauche est obligée de mettre des gouttes ophtalmiques chaque matin et chaque soir, mais cela ne suffit plus pour stopper la maladie. Une opération est envisagée, mais les risques la font hésiter. Il est possible en effet que sa tension dans les yeux chute brutalement et que sa vision disparaisse totalement. "Je fixe les choses avec plus d'ardeur. J'essaie de ne pas perdre de temps", explique Elisabeth Quin qui a tout essayé pour ne pas devenir aveugle.
Elle a en effet admis être allée prier à Lisieux et même avoir rencontré un chaman pour qu'il lui lance un sort de protection. Ce qui l'angoisse ? "Se dire : 'Comment je ferais pour me déplacer ?' Il m'est arrivée de marcher quelque part dans la nature et de fermer les yeux pour voir comment ça fait." Dans l'espoir que cela ne se produise pas, Elisabeth s'accroche chaque matin à la lumière qu'elle voit en ouvrant les yeux.