Avec plaisir et sincérité, Elsa Lunghini est revenue sur son parcours très riche pour le magazine Doolittle. Elle y a révélé s'être mariée et avoir un beau projet photographique avec son époux Aurélien. Mais au cours de son entretien, l'interprète inoubliable du tube T'en va pas revient également sur les moments forts de sa carrière et son enfance de star pas forcément simple à gérer.
Romy Schneider
Elsa Lunghini, nièce de Marlène Jobert, a commencé sa carrière à 7 ans en jouant dans Garde à vue de Claude Miller : "Romy avait perdu son fils très peu de temps avant, donc on avait des rapports un peu étranges. Elle était très triste, très isolée, dans son coin. Son regard sur moi était un peu troublant. Je pense que je devais réveiller quelque chose chez elle. C'était assez terrible."
Son enfance
Suivre une scolarité normale tout en étant une vedette, ce n'était pas simple pour la jeune artiste qu'était Elsa : "C'était des moment un peu difficiles. (...) Tout à coup, tout le monde est venu vers moi en me disant : 'on t'a vue hier à la télé !' Au départ, je disais que ce n'était pas moi." Elle estime ne pas avoir été vraiment une petite fille parce qu'elle a grandi dans un milieu particulier, celui du show-business avec ses plateaux, ses performances, ses stars... Tout en ajoutant : "Mais j'ai eu une enfance très heureuse." Elle a vécu dans le 19e arrondissement à Paris, dans un milieu populaire et modeste et précise que son père se débrouillait bien : "Avant de composer pour les autres, il a fait la manche pendant dix ans. Je le voyais chanterdans les restos, donc oui, c'était la bohème."
Quand elle a commencé dans la chanson, elle a été très vite très marketée et se souvient de la stratégie de Claude Carrère, fondateur du label qui porte son nom : "Je n'étais pas très à l'aise avec ce monsieur. C'est par exemple lui qui a décidé qu'on ne me garderait que mon prénom, ce qui ne me plaisait pas trop. Dès qu'il signait une fille sur son label, il fallait qu'elle n'ait qu'un prénom. Je me souviens des moments où il me convoquait dans son bureau, comme si j'étais une espèce de singe savant."
Vanessa Paradis
Difficile de ne pas comparer son parcours à celui d'une autre jeune fille qui s'imposait aussi dans les charts dans les années 1980, Vanessa Paradis. Elsa Lunghini clarifie les choses : il n'y avait pas de rivalité entre elles, il y avait de la place pour tout le monde et elle parle de "clivage monté de toutes pièces". L'ancienne compagne de Bixente Lizarazu dira ainsi : "Pour nous, c'était chiant, parce que ce n'était pas le cas dans la vie."
Elsa Lunghini se souvient de la situation compliquée qu'elle vivait avec Vanessa Paradis : "On se parlait souvent au téléphone, parce que ce qu'on vivait était très pénible." Mais la chanteuse d'Un roman d'amitié fait la distinction entre leur vie à chacune : "A l'époque, Vanessa était dans un truc très angoissé et très angoissant. Autour de moi, il y avait quelque chose de très bienveillant, tandis qu'elle, elle vivait dans un climat agressif très traumatisant. Ce qu'elle a vécu à 14 ans, je ne le souhaite à personne. Elle se faisait insulter par tout le monde. Elle sortait de scène en pleurant, c'était atroce. Quand j'ai fait mon premier Olympia, je l'avais invitée à venir me voir, mais elle n'avait pas voulu. Elle m'avait dit : 'Je m'excuse, j'aimerais beaucoup venir, mais si je viens, je vais me faire lyncher.' On en était là."
Comment expliquer cette différence de traitement entre les deux adolescentes ? "Elle était blonde, elle se faisait lisser les cheveux, elle portait des jupes un peu courtes. Elle bougeait de façon un peu suggestive, mais c'étiat sa façon à elle de bouger. Tout cela a été mal interprété, parce que je pense qu'il y avait de la jalousie. Tout cela était très très violent." D'ailleurs, la mère de Vanessa appelait la sienne parce qu'elle était inquiète, "elle avait besoin d'avoir l'avis d'un parent qui pouvait vivre la même chose qu'elle". Heureusement pour Vanessa Paradis, les années passant, elle a su continuer à s'imposer comme actrice et chanteuse, au point d'être aujourd'hui considérée comme une "trésor national" dans son pays.
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine Doolittle du mois de juin 2015