C'est une nouvelle soirée haute en couleur et riche en rebondissements qu'ont vécue les téléspectateurs devant Koh-Lanta ce vendredi 22 mai 2020. Les aventuriers encore en lice ont disputé la toute dernière épreuve de cette saison avant la grande finale. Le gagnant, Claude, a pu décrocher son ticket pour la suite, et c'est malheureusement Éric qui a échoué et qui a quitté le jeu sur-le-champ pour rejoindre la résidence du jury final. Éric fait aujourd'hui le point sur son aventure. Rencontre.
Qu'avez-vous ressenti lorsque vous avez été éliminé en pleine épreuve, sans éventuelle préparation mentale comme lors d'un Conseil ?
C'est vrai que j'ai été très très déçu d'être sorti à ce moment-là. Surtout que c'est moi qui m'élimine, je ne peux m'en vouloir qu'à moi. Je suis arrivé sur ce jeu un petit peu trop stressé, fatigué aussi, trop énervé. Je suis très très déçu de moi, mais en contrepartie, je suis content que personne n'ait eu à m'éliminer, que je ne sois pas parti à un Conseil. J'ai tellement eu de votes contre moi au Conseil que, finalement, j'étais préparé, je savais que je pouvais sortir à tout moment. Mais je préfère quand même avoir perdu comme ça qu'à un Conseil, c'est quand même les autres qui vous éliminent. Ça m'aurait fait quelque chose, car je sais que j'avais moins d'affinités avec les autres.
On vous a senti très nerveux durant l'épreuve alors que, d'ordinaire, vous êtes calme. Que s'est-il passé ?
Je suis une boule de nerfs, ça ne se voit pas comme ça, mais je suis quelqu'un qui bouge sans arrêt. La patience, ce n'est pas mon fort du tout. Et là, c'était un jeu de patience, là-dessus, ça ne me va pas. J'ai voulu aller trop vite, et plus ça allait plus, ça m'énervait, et plus je me disais que je n'y arriverais pas. Je me suis mis trop de pression. Plus la fatigue et le stress... j'allais tomber.
Vous êtes tout de même le dernier survivant des ex-Rouges, hors héros. Comment le vivez-vous ?
Je suis content ! Au fur et à mesure que les Rouges étaient éliminés, tout le monde disait que je serais le prochain, et puis je suis resté jusqu'à la fin, donc c'est une satisfaction ! Finalement, les gens avaient confiance en moi, ils m'acceptaient de plus en plus, c'est toujours bien.
C'est presque une prouesse... Comment avez-vous réussi à échapper aux votes des ex-jaunes ?
J'ai eu 29 votes contre moi, donc je pense que j'ai battu un record, c'est une prouesse oui. Mais je pense que j'étais très actif sur le camp, quand on voit les épisodes, je vais à la pêche, je ramène du poisson, je fais ci, je fais ça, donc les gens se sont dit 'ce n'est pas le meilleur sportivement, mais il se donne un maximum'. Alors ils ont commencé à m'apprécier et je pense que c'est ce qui m'a permis d'aller le plus loin possible.
Vous aviez dit lors d'un précédent épisode suivre les consignes de Régis en matière de votes. Aviez-vous conclu un pacte ?
Régis est venu me trouver après la réunification, après qu'Ahmad est sorti, pour me dire 'si tu veux, tu restes avec nous, on va essayer de voter dans l'autre sens, on viendra te voir', et je me suis dit pourquoi pas. De toute façon, j'étais une personne à sortir, donc je n'avais pas le choix. Régis est venu me voir en premier, donc j'ai suivi sa stratégie et ça m'a permis d'avancer. J'étais obligé de suivre certaines personnes, sinon je me serais fait éliminer.
Regrettez-vous certains de vos choix ?
Le vote contre Jessica, c'est vrai que... Régis est venu me voir après leur altercation dans la nuit pour me dire qu'il voterait contre Jessica. Sachant que Régis m'avait sauvé la fois d'avant, je lui ai dit que je resterais fidèle à ce que je lui avais dit la dernière fois. Après, pour Teheiura, si c'était à refaire, je ne le referais pas. Tous les Rouges sont partis à cause de ça, ce n'était pas normal. Je ne voulais pas voter contre lui, mais Ahmad a un petit peu réuni tout le monde, on s'est concerté et on a voté Teheiura. Mais je ne le referais pas si c'était à refaire.
Comprenez-vous la stratégie des ex-Jaunes d'éliminer les anciens héros ?
Les anciens héros, oui, parce que nous, on est arrivé là-bas, on était quatorze, et quand on a vu arriver les héros, on s'est dit que notre aventure allait passer en second plan. Quand Teheiura est arrivé dans le jeu, il y en avait que pour lui. Donc on a eu peur de passer à côté de notre aventure. Il y a quand même 100 000 euros à la fin, il y a des stratégies qui ont été faites, c'est comme ça. À Koh-Lanta, on n'est pas obligé d'être le meilleur sportivement, il faut être bon et se donner un maximum, mais faut pas être le meilleur autrement les gens nous éliminent pour ça.
Plusieurs candidats en ont pris pour leur grade sur les réseaux sociaux... Que pensez-vous de cela ? Avez-vous, vous aussi, été victime de ces attaques ?
C'est inadmissible, il faut montrer l'exemple comme TF1 a commencé à le faire, en portant plainte contre certaines personnes. Malheureusement, les gens ne comprennent que comme ça. Mais on ne peut pas laisser faire, c'est inacceptable. Moi j'ai eu très très peu de critiques, je ne les ai pas regardés, je regarde que les bons commentaires. Je ne comprends pas qu'on puisse en arriver à ce point-là, c'est un jeu...
Vous avez tout de même fait le buzz en écrivant "Jessiqua" lors de votre vote à son égard...
(Rires) Franchement, j'étais tellement stressé, j'avais peur de sortir, que je ne savais même plus ce que je marquais. J'aurais pu écrire son prénom de 50 manières différentes, mais je n'ai pas calculé. On en a rigolé après.
Qu'est-ce qui a été le plus dur lors de votre aventure ?
Pour moi, c'était le manque de repères. Il n'y a jamais d'heures, c'est très frustrant et ça nous déconcerte complètement. On se couche à 18h et on se lève vers 23h-minuit, on ne sait pas le temps qu'il va nous rester pour dormir... Donc pour moi, c'était très difficile à gérer. Après, il y a bien sûr la faim, la fatigue aussi.
Combien de kilos avez-vous perdu ?
Pratiquement 12 kilos. On le voit, je suis maigre ! Ma femme, quand elle me voit comme ça, elle me dit 'ce n'est pas toi Éric, tu fais pitié quand on te voit comme ça' (rires).
Comment s'est déroulé le retour à la réalité ?
On n'a pas envie de revenir. Je n'aurais pas eu mes proches, je ne serais peut-être même pas revenu d'ailleurs. Non, mais c'est très dur, on se dit finalement 'qu'est-ce qu'on fait ?'. Ça nous fait réaliser certaines choses aussi, qu'on peut prendre du temps pour soi.
Entretien exclusif, toute reproduction interdite sans la mention de Purepeople.com.