Jusqu'au 18 novembre 2017, du mardi au samedi à 19h00, Audrey Dana se produit sur la scène du théâtre des Mathurins dans le spectacle Indociles. La comédienne a écrit et mis en scène cette pièce avec Murielle Magellan, et est uniquement accompagnée de Lucie Antunes à la musique. La comédienne a répondu en exclusivité aux questions de Purepeople.com.
Cela faisait 4 ans qu'on ne vous avez pas vue sur scène. Alors qu'en 2017 vous étiez à l'affiche de trois films, c'était une volonté de souffler ou le projet était déjà dans les cartons ?
La pièce, cela faisait 3 ans que je rêvais de la faire mais que j'avais pas pris le temps, pas trouver le temps. C'est Stéphane Engelberg [le directeur du théâtre, ndlr] qui nous a offert une carte blanche en juin et j'ai décidé de la saisir. Je me suis dit : 'C'est maintenant ou jamais. Je vais pousser ce que j'ai dans mon planning et je vais le faire parce que sinon je serai frustrée.'
Pendant plus d'une heure vous entrez dans la peau de 14 personnages très différents les uns et les autres, passant du rire aux larmes. Comment on se prépare pour une performance de type montagnes russes ?
Je crois que le dernier spectacle m'y a préparée [Ring, où elle incarnait 18 femmes, ndlr]. C'est la première fois que me suis amusée à cet exercice-là. C'est en sortant de ce spectacle que je me suis dit que j'adorerai continuer l'exercice et le pousser un cran plus loin. On s'y prépare comme pour un marathon.
Est-ce que vous avez un personnage préféré ?
Je suis très attachée à la petite peintre [le personnage fil rouge, qui en réalité est inspirée d'elle-même, ndlr]. Forcément...
Il y a des passages très forts, comme cette mère qui propose de monnayer les faveurs sexuelles de son enfant... Qu'est-ce qu'il y a d'autobiographique ?
Aujourd'hui, je nomme la petite peintre par mon prénom [un changement intervenu il y a quelques jours, sur les conseils de son ami Mickaël Gregorio, ndr]. C'est complètement autobiographique. Toute la partie de la peintre est complètement autobiographique. Pour ce qui est du reste, ce sont des monologues que j'ai écrit ou bien extrait de romans de ma co-auteure. C'étaient des personnages ou des extraits qui m'intéressaient, je trouvais qu'ils avaient leur place dans le spectacle. A partir du moment où j'avais des personnages qui reflétaient la thématique de l'indocilité, et que c'étaient des exemples de liberté, que j'adore mettre en avant, ça s'est fait.
Vous vouliez donc vraiment être peintre ?
Non, pas du tout... Je voulais être actrice ! Dès l'âge de 6 ans. J'étais tout le temps en train de chanter, de raconter des histoires, de m'exprimer. Et puis un jour m'a soeur m'a dit : 'Ecoute Audrey, c'est pas possible tu chantes trop faux, fais actrice !' Je lui ai demandé ce que c'était actrice et, à partir de ce jour-là, j'ai voulu être actrice.
Mais, en fait, j'avais pas envie de venir sur scène et dire : 'Quand je serai grande, je serai actrice'. Je trouvais que ça pouvait marcher avec n'importe quel art. C'est une vraie métaphore. Cette fille elle dit qu'elle veut mettre de la couleur dans la vie des gens. Moi c'est ça que je veux faire.
Pour la mise en scène, on retrouve quelques éléments de décors mais ce qu'on retient surtout c'est l'habillage musical avec cette batterie qui vous accompagne. Comment est née cette idée ? Qu'est ce qu'elle apporte de plus ?
Je voulais pas être seule en scène, je voulais un musicien avec moi. C'est Murielle Magellan qui a eu l'idée de me proposer cette batteuse que je connaissais pas. J'ai dit oui sans même la rencontrer. La première fois que je l'ai entendue jouer, j'ai pleuré. Maintenant qu'on joue ensemble, ce que je peux dire c'est qu'elle est le coeur du spectacle. Elle est elle aussi un personnage indocile.
Qu'est-ce qu'il y a d'indocile en vous ?
En fait, j'ai beaucoup de mal à me définir comme indocile car le propre de l'indocilité c'est de ne pas se mettre dans des cases donc se mettre dans celle-ci, c'est presque un contre-sens.
Je suis quelqu'un qui n'aime pas s'arrêter au feu rouge quand il y a personne, je ne supporte pas quand on m'impose quelque chose, j'ai besoin de toujours me sentir libre de mes choix. J'ai beaucoup de problèmes avec l'autorité. Quand on cherche à en avoir avec moi, c'est carrément pas possible. Comme j'ai pas eu de parents très présents, je sais pas ce que c'est l'autorité.
Avez d'autres projets à venir ?
Au théâtre, je lance un appel, car j'ai très envie de continuer. Le deal c'était jusqu'au 18 novembre. J'espère que le spectacle va continuer à vivre. Ensuite, je développe une série pour France 2. Sur le thème de la sexualité. Je pense qu'il est temps qu'on parle de sexualité avec beaucoup moins de tabous. Je veux que les gens se disent qu'ils sont pas tout seuls, qu'on réponde à leurs questions existentielles. On va sans doute commencer à tourner à l'été 2018. Ce sera pour une deuxième partie de soirée.
Au cinéma, j'attaque mon prochain long-métrage. Je vais vulgariser le pitch, mais ce sera un pendant au masculin à Sous les jupes des filles. J'ai envie de parler de l'intimité des hommes, de leur place aujourd'hui, de l'adolescent jusqu'à celui plus âgé.
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Thomas Montet