Dimanche se déroulait le grand prix d'Allemagne. Sur le circuit d'Hockenheim, l'écurie Ferrari réalise un doublé... très controversé. Si Fernando Alonso remporte la course, son co-équipier Felipe Massa qui a pourtant été en tête toute la course, lui a cédé cette première place.
Au 47e tour, le Brésilien reçoit par radio une consigne : "Fernando va plus vite que toi. Est-ce que tu peux me confirmer que tu as bien compris ce message", lance Rob Smedley de Ferrari. Au début du 49e tour, dans une ligne droite Massa se sacrifie.
Lors de la conférence de presse d'après course, la Scuderia a dû s'expliquer puisque les consignes de course sont interdites depuis 2002. Mais pour Stefano Domenicali, patron de Ferrari, le message envoyé à Massa n'a rien d'une consigne : "Nous avons simplement informé Felipe de la situation car nous avons vu par le passé que certains incidents pouvaient nuire à une équipe. Nous ne voulions pas qu'il y ait de souci entre nos deux pilotes. Voilà le message que nous voulions faire passer et nous avons laissé les pilotes l'analyser afin de faire les choses du mieux possibles pour l'équipe."
Les journalistes assaillent de questions le double champion du monde évoquent une victoire entachée et honteuse, mais Alonso botte en touche : "J'étais le plus rapide depuis vendredi..." Quant à Massa, il se rassure comme il peut : "C'est moi seul qui ai pris la décision de le laisser car n'étant pas très à l'aise avec les pneus durs, il fallait que je pense aux intérêts de l'équipe. je suis professionnel et je l'ai encore prouvé aujourd'hui, c'est tout."
Non, ce n'est pas tout, car les commissaires de la FIA ont convoqué les pilotes et leurs ingénieurs dans la foulée. Après une brève audition - à peine plus de dix minutes - Ferrari est reconnue coupable d'avoir terni l'image de la discipline et d'avoir donné des consignes d'équipe qui ont interféré sur le classement final. La Scuderia écope d'une amende de 100 000 dollars (77 400 euros).
Le sacrifice de Felipe Massa choque d'autant plus l'opinion, qu'il aurait sans doute gagné la course, un an jour pour jour après le terrible accident qui a failli lui coûter la vie lors des essais du Grand Prix de Hongrie. Sa guérison et son retour sur les circuits tiennent, pour beaucoup, du miracle.
La FIA a fait savoir que l'écurie serait déférée devant le Conseil mondial de l'automobile qui peut prononcer des sanctions illimitées. Affaire à suivre donc !