Fernandel, inoubliable interprète de Don Camillo, qui est d'ailleurs à retrouver ce jeudi soir à 21h20 sur C8 dans le 3e volet de cette saga culte, a habité au 44 Avenue Foch, dans le sixième arrondissement de Paris. L'un des quartiers les plus chics de la capitale. Problème : à peine le papa de Franck (mort en 2011) avait posé ses valises dans son sublime appartement sur deux niveaux et tout en marbre qu'il a été dérangé par une voisine très bruyante, qui n'était autre que l'immense Maria Callas.
La cantatrice qui vivait à ce moment-là une relation compliquée avec Aristote Onassis, rencontré en juillet 1959 pendant une croisière sur son yacht. Elle avait le coeur brisé après avoir lu dans le Washington Post que son homme et Lee Radziwill, la séduisante soeur de Jackie Kennedy, avaient eu une liaison.
Blessée et jalouse, elle lui faisait alors vivre un calvaire lorsqu'il rentrait la voir le soir dans son appartement à Paris, et Fernandel en subissait les conséquences. "Il était réveillé au beau milieu de la nuit par des cris, des injures et les objets que se lançaient à la figure les deux amants qui avaient tous les deux le sang chaud, comme beaucoup de Grecs", expliquait Ève Ruggieri sur Radio Classique.
Elle commence à me taper sur les nerfs
Un soir, c'est la goutte de trop pour Fernandel, qui décide d'appeler la police après s'être brusquement aperçu qu'Aristote Onassis a "défoncé la grille (de l'immeuble, ndlr) avec sa Rolls", car Maria Callas ne voulait pas le laisser rentrer, poursuivait Ève Ruggieri. L'acteur a également subi les entraînements vocaux de la diva, notamment en mai 1964 lorsque cette dernière s'apprête à retourner sur scène après 4 ans d'absence.
Des vocalises qui ont alors poussé les habitants de l'immeuble à "faire tenir à leur gérant une protestation en bonne et due forme", écrivait le journal L'Aurore à l'époque. Une plainte à laquelle a donc bien entendu également participé Fernandel mais qui n'a rien donné... A tel point que Maria Callas a continué à le déranger lui et ses autres voisins, notamment en faisant venir chez elle des invités mal-élevés.
Ces derniers n'hésitaient pas à se balader "en pleine nuit dans les couloirs de l'immeuble", rapportaient nos confrères de Public. Un tapage nocturne qui rendra complètement fou Fernandel. "Elle commence à me taper sur les nerfs !", déclara-t-il un soir, lui qui décédera finalement en 1970 d'un cancer dont il n'était même pas au courant. Sa famille avait choisi de lui cacher la vérité jusqu'à son dernier souffle.