Redorer son image en toute légalité. Vainqueur du Tour de France en 2006, Floyd Landis n'avait pas tardé à se faire confisquer le maillot jaune tant convoité. Alors sous les couleurs de l'équipe Phonak – après avoir longtemps joué le rôle d'équipier modèle de Lance Armstrong au sein de l'US Postal –, le cycliste américain avait été contrôlé positif après une impressionnante, et suspecte, étape en haute montagne. S'est ensuivie une descente aux enfers marquée par la dépression, l'alcool, la drogue, les antidépresseurs, des pensées suicidaires et un changement radical de silhouette. Mais ça, c'était avant.
Dix ans plus tard, Floyd Landis est un tout autre homme, businessman... dans le cannabis. Consommateur du produit pour soigner ses démons, l'ancien champion a choisi d'en faire son activité et de prospérer dans l'État du Colorado où sa vente est autorisée et encadrée par les autorités. L'Équipe magazine est allé à sa rencontre, à Denver.
"Oui, je sais, le raccourci est facile : après la dope, la drogue", concède Floyd Landis à l'hebdomadaire sportif. Propriétaire de sa propre boutique, Floyd's of Leadville, l'ancien coureur dopé de 41 ans détaille sa marchandise : "Ici, on fait de l'huile pour la vape, des cartouches, des lotions, des patchs."
Floyd Landis raconte sa rencontre avec le cannabis après une opération de la hanche survenue en 2006. "Je prenais des antalgiques, des tas de saloperies. Le cannabis les a remplacés. Vous savez, il y a plein de raisons de l'utiliser. Il vous permet de dormir, de mieux supporter les douleurs, d'être un peu plus heureux...", vante l'homme d'affaires.
Encore marqué par l'année 2006, Floyd Landis se confie sur le système antidopage et les pratiques illégales dans le monde du sport. "Je peux vous garantir qu'aucun athlète n'a confiance en ce système. Mais personne ne veut le dire de peur de ce qui pourrait lui arriver. Parce que celui qui ose peut se prendre un contrôle positif dans les six mois... C'est une mafia, exactement comme le CIO. De toute façon, le sport ne sera jamais propre et les gars qui prennent des produits auront toujours un coup d'avance", regrette l'ancien ténor du cyclisme.
Olivia Maunoury
L'intégralité de l'interview de Floyd Landis est à retrouver L'Équipe magazine du 9 décembre 2016.