Après un âpre feuilleton judiciaire, qui avait finalement enterré les espoirs du coureur et amputé son palmarès, on pensait l'affaire Floyd Landis classée. Mais le juge Thomas Cassuto, du tribunal de grande instance de Nanterre, est à l'origine d'un nouveau rebondissement : convoqué devant le juge, le cycliste américain ne s'est pas présenté, et fait donc l'objet d'un mandat d'arrêt international - ou, plus vraisemblablement, d'un mandat d'amener.
Rappel des faits : Tour de France 2006. Floyd Landis, après plusieurs saisons dans le rôle d'équipier modèle de Lance Armstrong au sein de l'US Postal, court sous les couleurs de l'équipe Phonak. Le 20 juillet, Landis s'impose de manière inattendue et impressionnante à Morzine, en solitaire, laissant Sastre et Moreau à près de 6 minutes et se repositionnant au général. Le 23 juillet, l'Américain finit en jaune sur les Champs-Elysées. Le 27 juillet, les résultats d'un contrôle anti-dopage pratiqué après sa victoire à Morzine reviennent positifs du Laboratoire national de dépistage du dopage de Châtenay-Malabry : les urines de Landis présentent un taux de testostérone 11 fois supérieur à la normale. Le 30 juin 2008, le Tribunal Arbitral du Sport rend un verdict catégorique, déboutant le coureur de son appel - sa dernière carte dans cette longue chronique judiciaire - : il est destitué de son titre de vainqueur du Tour, de sa victoire d'étape, et suspendu jusqu'en janvier 2009 (suspension de deux ans, initialement prononcée, confirmée) de toute compétition sur le sol français.
Mais parallèlement, l'Association Française de Lutte contre le Dopage (AFLD) porte plainte contre X pour piratage en novembre 2006 : au mois d'octobre, Françoise Lasne, responsable du laboratoire sollicité pour les prélèvements de Landis, découvre, peu après avoir reçu des courriers étrangement bien documentés d'un certain M. Crepin mettant en cause la fiabilité des résultats des analyses sur le coureur, que ce M. Crepin n'est autre que Arnie Baker... le coach de Landis (via des hackers de Greenpeace entrés sur le réseau du LNDD - cliquez ici pour retrouver l'enquête détaillée du magazine L'Express à ce sujet) !
C'est dans le cadre de cette affaire de piratage du réseau du LNDD et du pillage de ses documents officiels et confidentiels que Landis était attendu par le juge. Le mandat d'arrêt ayant été émis, il devrait s'acquitter prochainement de son déplacement - manu militari...