Le hit auquel le nom de Foreigner reste attaché pour une postérité de slows qu'on imagine durable, I want to know what love is, n'a jamais perdu de son attrait, repris maintes fois en gage de son efficacité atemporelle - Tina Arena et Mariah Carey, pour ne citer qu'elles. Le groupe, en revanche, a connu un long, très long passage à vide depuis la publication complètement anecdotique de Mr. Moonlight en 1994.
Jusqu'à l'hiver 2009, qui a vu refleurir le groupe anglo-américain de Mick Jones, seul rescapé du trio fondateur qu'il formait avec l'excellent Ian MacDonald de King Crimson et Lou Gramm (retiré en 2003, il avait subi, en 1997, une intervention sur une tumeur au cerveau, dont le traitement qui s'ensuivit affecta sa voix), avec la sortie de l'album Can't Slow Down, dont sont extraits les singles When it comes to love et In Pieces, et dont l'ultime titre a été produit par le fils de l'épouse de Mick Jones, selon celui-ci. Or, son ex-épouse étant Ann Dexter-Jones, mère de Mark, Samantha et Charlotte Ronson d'une précédente relation, et avec qui il eut deux enfants, on imagine que c'est... Mark Ronson qui a oeuvré sur Fool For You Anyway.
L'année précédente, en 2008, certains avaient lu dans le titre de l'énième Greatest Hits qui paraissait, No End in Sight : The Very Best of Foreigner ("Pas de fin en vue"), et dans la présence d'un single inédit, Too late, des prémices à ce grand come-back avec un matériau neuf.
Après des années pleines de turbulences uniquement marquées par des apparitions sporadiques (festivals, événements ponctuels, commémorations...) et des participations à des soirées privées, le line-up actuel de Foreigner, 2006 avec Kelly Hansen pour chanteur mais sans Jason Bonham (le fils de John Bonham, qui avait participé à la tentative de reformation de Led Zeppelin), semble parti pour un nouveau tour.
Le guitariste mythique Mick Jones et Kelly Hansen se sont d'ailleurs acquitté d'un peu de promo récemment, notamment auprès de nos confrères belges de La Dernière Heure. Sans ambages. "Fin des années 1990, le classic rock n'était plus en vogue. Le grunge avait tout ravagé sur son passage, raconte Mick Jones (...) Nous avons néanmoins continué à tourner avec Lou. Il a ensuite contracté une tumeur au cerveau mais il souhaitait remonter sur les planches, et je n'ai pas eu la force de le lui refuser. Pourtant, cette tournée fut un véritable fiasco. Lou avait perdu une grande partie de ses facultés vocales. Il s'en est d'ailleurs rendu compte et a préféré arrêter les frais en 2002. J'ai alors, moi aussi, connu de sérieux problèmes d'alcoolisme. Lou a alors remonté Foreigner de son côté et a continué à tourner sous le nom du groupe. Je me suis repris en main et j'ai réuni quelques musiciens pour jouer. A cette époque-là, je ne pensais pas rejouer du Foreigner, mais lorsque j'ai vu ce que devenait le groupe, j'en suis devenu malade. Avec les musiciens qui m'entouraient, j'ai décidé d'insuffler une nouvelle vie au groupe. C'est d'ailleurs grâce à la présence de Kelly que nous y sommes arrivés. Son potentiel vocal m'a immédiatement scotché et nous sommes alors partis sur la route pour réinstaurer l'image du groupe (...) Certaines personnes pensent que nous nous sommes arrêtés après I Want to know what love is. Il faut corriger le tir."
Mick rend par ailleurs un bel hommage à Jason Bonham : "Il s'est beaucoup investi dans la reformation de Led Zeppelin, il croyait dur comme fer que le groupe allait repartir en tournée et a dépensé beaucoup d'énergie et d'argent pour réaliser ce rêve. On sait ce qu'il en est aujourd'hui. Je ne lui en voudrai jamais de nous avoir quittés, car il est à la base de notre reformation et je lui en serai éternellement reconnaissant".
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