Très chaleureusement accueilli aux États-Unis, François Hollande a rencontré son homologue Barack Obama et déjà leur duo a fait l'unanimité. Une complicité évidente pour ces deux hommes qui partagent pour passion l'humour et la bonne chère.
D'entrée de jeu, à peine arrivé au sommet du G8 à Camp David (résidence de campagne des présidents américains) hier vendredi 18 mai, François Hollande a dû essuyer une vanne de Barack Obama, quant à sa cravate, le chef d'Etat français étant le seul dirigeant à en porter. "François, on avait dit que tu pouvais enlever la cravate !", s'est exclamé le président américain, roi de la décontraction. Hollande a répondu en anglais : "Pour ma presse !" "Pour ta presse, il faut que tu présentes bien", a convenu Obama, devant tous les photographes ravis d'immortaliser cet échange.
A suivi un dîner de travail avec les dirigeants des huit pays les plus industrialisés (États-Unis, Grande-Bretagne, Canada, Italie, France, Allemagne, Japon, Russie), ainsi que ceux de l'Union européenne, durant un peu plus de deux heures, consacré aux dossiers brûlants sur la scène internationale, en particulier le nucléaire iranien, avant la reprise des discussions de la République islamique avec le "groupe des six" à Bagdad.
Avant cela, François Hollande, le nouveau président de la République française, avait réaffirmé à Washington devant Barack Obama sa volonté de prolonger le "lien profond" entre la France et les États-Unis et tenu à aplanir les dossiers délicats, notamment sur l'Afghanistan. Pendant, une heure trente, il s'était entretenu avec le président des États-Unis, qui est en campagne pour sa réélection, dans le prestigieux Bureau ovale. Hollande a tout bien fait pour être aussi copain avec Barack Obama que l'était son prédécesseur et ennemi Nicolas Sarkozy. "Il était très important que je puisse affirmer ici l'importance que joue la relation entre la France et les États-Unis. Quand la France et les États-Unis sont d'accord, le monde peut avancer."
Ambiance détendue, des blagues ont fusé, comme lorsque quand Barack Obama explique qu'il avait commis une étude en 1974 sur l'économie des fast-foods, et François Hollande le remercie de sa "grande connaissance" de sa vie personnelle. "Je ne veux rien dire qui puisse laisser penser que les cheeseburgers puissent avoir quelque défaut que ce soit", lance le président français, avant d'ajouter, en anglais, à l'intention de la presse américaine : "No declaration on French fries."
C'est aussi le cas "Valérie Trierweiler" qui est intéressant. La nouvelle première dame de France a provoqué la surprise des américains lors de sa première visite à l'étranger depuis le sacre de son compagnon. Car le couple présidentiel n'est pas marié !
Journaliste de 47 ans, Valérie Trierweiler va devoir au cours de son séjour américain participer à toutes les manifestations officielles des épouses de dirigeants internationaux, venus pour le G8 et le sommet de l'Otan. Bien accompagnée par Michelle Obama, elle va vite découvrir comment se passe la vie d'une First Lady.
Fort heureusement, la Maison Blanche a fait savoir qu'il n'y avait pas de problème de protocole pour l'accueillir, alors qu'elle n'est pas l'épouse du président Hollande. En suivant son chéri à l'ambassade de France, pour une rencontre avec la communauté française et ses 2 000 invités, Valérie Trierweiler s'est faite discrète tout en expliquant qu'elle accepte tout à fait le terme de "compagne". "Oui, le terme de 'partner' (compagne) me paraît bien", a indiqué à l'AFP celle que les Américains, à son corps défendant, appellent "First Lady" (Première Dame).
Aujourd'hui samedi, elle sera réellement pour la première fois face aux caméras en participant à un déjeuner à la Maison Blanche à l'invitation de Michelle Obama, puis le lendemain dimanche, à Chicago, où se tient un sommet de l'Otan, elle visitera le lycée Gary Comer toujours avec Michelle Obama, et assistera à un dîner offert par Michelle Obama au musée Art Institute of Chicago. Les deux femmes ne se quitteront pas du week-end !
Les médias américains ont déjà adopté la remplaçante de Carla Bruni. Ils la décrivent comme "futée et talentueuse, deux fois divorcée et mère de trois enfants, chic, élégante, qui ressemble à Lauren Bacall ou Katharine Hepburn, qui est aussi indépendante, femme de tête, experte en politique et conseil de son compagnon" et se sont même amusés du surnom "Rottweiler" que lui avait donné le député UMP Lionnel Luca. Le Huffington Post la décrivait ainsi : "incontestablement française." Bien que beaucoup aient été choqués par le fait que François Hollande et elle ne soient pas mariés... Les moeurs américaines...
A noter par ailleurs que Barack Obama participera au mois de juin à un dîner de levée de fonds au domicile new-yorkais de l'actrice Sarah Jessica Parker. Pour financer sa campagne électorale, l'actuel président américain se rend chez les stars, lors de dîners durant lesquels de riches invités signent des gros chèques. Sarah Jessica Parker, star de la série Sex and the City, avait déjà oeuvré en 2008 pour l'élection de Barack Obama. Dans un message sur le site internet de campagne du président sortant, elle écrit : "Pour moi, cette élection est encore plus importante que 2008. En tant que femme, mère et chef d'entreprise, j'ai besoin de croire au fait que notre pays peut être un endroit où tout le monde a la possibilité de réussir. Cette élection en novembre déterminera si nous continuons à aller de l'avant, ou si nous revenons contraints et forcés à des politiques qui exigent de ma famille de la classe moyenne dans l'Ohio de subir toutes les charges alors que des gens comme moi, qui n'ont pas besoin de réductions d'impôts, obtiennent davantage".
Le 10 mai dernier, c'est chez l'acteur George Clooney qu'Obama s'était rendu. Un dîner avait été organisé dans sa maison de Los Angeles, réunissant 150 membres du tout-Hollywood qui avaient dû payer 40 000 dollars par couvert, soit six millions de dollars de recettes brut. Résultat, Barack Obama a récolté 43,6 millions de dollars pour sa campagne en avril, tandis que son adversaire républicain Mitt Romney en a obtenu 40,1 millions.