François Hollande a connu une mésaventure dont il se serait bien passé dans la journée d'hier du côté de la porte de Versailles, alors qu'il participait à la présentation du rapport annuel sur le mal-logement de la Fondation Abbé Pierre.
Il prononçait son discours lorsqu'une femme s'est jetée sur lui et l'a recouvert de farine. Claire Seguin, c'est son nom, souhaitait ainsi attirer l'attention sur le déni de justice dont elle est victime ainsi que sur les divers harcèlements, manipulations et autes complots à son encontre. A 45 ans, cette Lilloise bien connue dans le Nord se sent persécutée, comme elle l'explique de manière assez confuse sur son blog ou dans une vidéo éloquente postée sur Internet.
Placée en garde à vue après son geste au commissariat du XVe arrondissement de Paris, Claire Seguin a été admise vers 22h30 à l'infirmerie psychiatrique de la préfecture de police de Paris, selon une source policière, "en raison de son état" et "apparemment de troubles psychologiques", rapporte l'AFP. Juste avant son arrestation, Claire Seguin avait ainsi expliqué aux caméras de BFM qu'elle était "absolument à bout de ressources parce que la loi n'est plus appliquée et [qu'elle était] en train d'être assassinée à Lille par des socialistes". Persuadée que "l'industrie cinématographique faisait des recettes illégales avec des fragments de [s]on histoire", que la justice ne s'intéresse pas à elle, -"En l'absence de réponse de la justice, j'ai mené ma propre investigation privée mais ensuite, j'ai été menacée. La police m'a demandé de retirer mes plaintes. Le jour où j'ai refusé, ma voiture a été fracturée"-, Claire Seguin a décidé de passer à l'action...
Toujours selon une source judicière, François Hollande n'aurait pas l'intention de porter plainte, lui qui, peu de temps après l'incident, avait déclaré sur son Twitter : "Il y a d'autres moyens de montrer sa contestation, je reste toujours ouvert au dialogue."
Mais au-delà d'une agression par une femme tenant des propos confus, c'est la question de la protection des personnalités qui est posée depuis hier. Si certains policiers du Service de protection des hautes personnalités (SPHP) juge "anormal" ce qui s'est passé hier dans les colonnes du Parisien, ils reconnaissent que gérer la sécurité des politiques n'est pas chose aisée : "Les candidats n'aiment pas une présence trop massive et trop rapprochée de policiers, cela nuit à leur image. Mais il faut parfois leur imposer nos méthodes et bien répartir les rôles entre gardes du corps privés."
"Hier, c'était de la farine, mais cela aurait été de l'acide, c'était pareil", explique un autre policier du SPHP. Pour autant, François Hollande, dont la garde rapprochée devait être renforcée aujourd'hui comme prévu, a tenu à préciser qu'il continuerait à "aller à la rencontre des Français."