Le secret de sa récente disparition médiatique est levé. Au printemps, Françoise Hardy ne s'est pas seulement cassé le bras, une blessure qui l'a empêchée de poursuivre la promotion de son livre, Avis non autorisés. En réalité, la chanteuse a fait une grave chute dans la douche de sa chambre d'hôpital dont elle ne s'est réveillée que trois semaines plus tard. Elle va mieux. Après s'être confiée au micro de Marc-Olivier Fogiel pour RTL Soir, interview enregistrée depuis l'hôpital et diffusée jeudi, Françoise Hardy a reçu une journaliste de Elle pour un entretien passionnant en grande partie consacré aux hommes de sa vie, son fils Thomas et Jacques Dutronc.
Elle s'est brisée en mille morceaux, a dû être opérée du coude et de la hanche, a bien failli partir en raison d'un oedème pulmonaire. Le corps médical a préparé Thomas Dutronc au pire et pourtant, la fragile Françoise Hardy s'est réveillée. "J'ai ce sursis et je me dis qu'il doit y avoir une raison que je compte bien découvrir", dit la chanteuse dans Elle.
"Dutronc, c'est mon nom"
On le sait, Françoise Hardy ne veut plus écrire de chansons ni chanter. Seul écrire sur l'amour l'intéresse et, en réalité, c'est tout ce qui l'a jamais intéressée. La mythique petite robe Paco Rabanne, à la poubelle. Preuve que sa légende personnelle et sa notoriété ne seraient presque qu'un détail. Dans le magazine Elle, elle revient sur sa longue histoire avec Jacques Dutronc. Elle a souffert de son absence, évidemment. "Vous savez, j'ai beaucoup entendu dire que l'amour durait trois ans, mais je peux vous dire que, pendant vingt ans, j'ai été raide dingue de mon mari." D'ailleurs, ils le sont toujours, mariés. Notre consoeur raconte que sur le bracelet d'hôpital de la chanteuse, comme ceux que portent les bébés à la naissance, il est écrit Dutronc. "Dutronc, c'est mon nom et je trouve que c'est plus intemporel de dire mon mari." Pour elle, leur lien va au-delà même de leur fils Thomas. "Nous avons aussi vécu les plus belles années de notre jeunesse ensemble, avec des sentiments qui, certes, s'exprimaient différemment, mais qui étaient réciproques." Puis, Jacques a souffert à son tour avant de refaire sa vie en Corse, dans une propriété qui appartient toujours à Françoise. "Lorsque je me suis éloignée, j'ai vu le mal que je lui faisais, raconte-t-elle. Je lui disais, sans y croire du tout, tu sais, un jour, tout cela ne me fera ni chaud ni froid. Et c'est exactement ce qui s'est passé. Un beau jour, c'était fini. Et, là, il en a bavé." Françoise Hardy est-elle tombée amoureuse d'un autre homme après Jacques ? Elle se refuse à en parler.
Pas de petite soeur
Dans ce long entretien, elle évoque son physique (qu'elle n'a jamais aimé), sa première fois avec "le premier garçon qui a voulu" puisqu'elle se croyait laide ou encore sa romance de quatre années avec le photographe des yé-yé Jean-Marie Périer, avant Jacques. Il est question de son fils Thomas, bien sûr, qui aurait pu avoir une petite soeur si la chanteuse n'avait pas perdu le bébé : "Quand il a eu 5 ans, j'ai été de nouveau enceinte, on était très heureux, mais j'ai malheureusement fait une fausse couche. J'ai confié à Thomas que j'étais un petit peu triste car sa petite soeur était partie, et, du haut de ses 5 ans, il m'a dit : 'Mais pourquoi tu es triste ? Je ne suis pas triste, moi !' Il était enchanté parce qu'il était très exclusif et qu'il voyait d'un mauvais oeil l'arrivée d'une rivale. Comme je n'ai jamais eu de bons rapports avec ma soeur, je me suis dit que les choses étaient sûrement mieux comme ça."
C'est avec le même pragmatisme que Françoise Hardy aborde la question de son cancer. Depuis onze ans, elle lutte contre un lymphome qui l'a considérablement affaiblie ces dernières années. La chanteuse a entamé la chimiothérapie de la dernière chance. Si elle fonctionne, elle pourrait retrouver l'énergie qu'elle avait encore il y a deux ou trois ans. À Marc-Olivier Fogiel sur RTL, elle expliquait avec beaucoup de calme : "Je sais que la prochaine échéance cruciale est très proche. Elle me fait un petit peu peur. Et on va voir s'il y a eu du progrès ou non. Si oui, cela veut dire qu'avec cette chimio, on est sur la bonne voie. S'il n'y a rien de tout ça. Je ne sais pas ce qu'il passera. Ça, c'est l'angoisse."
Elle, en kiosques le 26 juin 2015.