C'est une interview choc et bouleversante, diffusée sur RTL ce jeudi 25 juin, que Françoise Hardy a fait. La chanteuse française de 71 ans se confie à coeur ouvert au micro de Marc-Olivier Fogiel, abordant sans tabous les épreuves qu'elle a traversées. Certes, comme l'a dit son fils Thomas Dutronc, elle va mieux depuis sa fracture du bras - qui d'après nos informations était une fracture du col du fémur - qui l'avait obligé à arrêter la promotion de son ouvrage Avis non autorisés..., mais ce n'est pas pour autant que le combat est gagné et les pensées sombres dissipées.
Une franchise déstabilisante
Françoise Hardy, souffrant depuis plus de dix ans d'un lymphome, avait déjà parlé de "son calvaire" et de "l'insupportable déchéance de son corps" dans son livre sans concession sur le monde qui l'entoure. Cette fois, c'est de vive voix qu'elle revient sur sa souffrance avec une franchise déstabilisante :
"Quand je me suis réveillée de trois semaines d'inconscience avec huit jours de coma, je me suis dit que j'ai fait vivre des choses épouvantables à mon fils Thomas, parce que c'est lui qui était là. Il y a eu un moment où les médecins ont informé Thomas que c'était la fin et qu'il fallait qu'il prévienne tout de suite son père. Je me suis dit vraiment ça a dû être quelque chose pour lui."
Finalement, Françoise Hardy reviendra à la vie, mais la mort n'était pas une incohérence sur son chemin : "J'ai l'impression d'avoir professionnellement fait tout ce que je pouvais faire, et puis aussi je ne suis pas dans un état physique qui me permet de faire quelque chose qui me demande beaucoup d'énergie."
"Faites en sorte que je meure dans mon sommeil"
Le cancer lui a été diagnostiqué en 2004. A l'époque, elle supporte très bien la chimiothérapie et peut vivre à peu près normalement, pendant quelques années. "Mais petit à petit mon état général s'est dégradé. Et je priais en mon fort intérieur, si ma vie ça doit être ça désormais... Je ne sais pas à qui je m'adresse, pas à Dieu parce qu'il doit avoir d'autres soucis, mais à ces entités invisibles, qui peuvent nous aider, si nous nous adressons à elles", explique Françoise Hardy, faisant référence à une espèce de hiérarchie "va du minéral à l'être humain en passant par le végétal et l'animal". Elle leur a demandé : "Si ma vie, ça devait être ça désormais, faites en sorte que je meure dans mon sommeil." Elle était prête à mourir, mais la Faucheuse ne l'a pas emportée finalement.
Deux options se sont présentées à l'artiste, celle de partir, certains médecins pensant que le lymphome l'avait suffisamment abimée et qu'il était temps pour elle de dire adieu et d'être en paix. D'autres ont voulu qu'elle reste sur terre, se disant qu'ils pourraient "tenter sur elle une chimio qui ne lui a pas été administrée. Et qui, si elle fonctionne, fera qu'elle se porte mieux qu'avant son accident". Voilà où en est Françoise Hardy aujourd'hui. Elle continue de se battre, mais son discours est d'une lucidité violente. Elle sait que, même si ses proches la trouvent négative et pessimiste - ce qu'elle admet être un peu -, "il y a une chance pour que la chimio fonctionne mais il y a aussi une chance équivalente pour qu'elle ne fonctionne pas".
A ses côtés, son fils Thomas est plus que jamais son roc. La relation n'est pas toujours simple, notamment musicalement comme il le confiait récemment à VSD - "Ma mère a des idées bien arrêtées, donc le dialogue est difficile" -, mais c'est avec lui qu'elle est bien. "Je me sens vraiment vivante quand Thomas vient et que nous sortons dîner avec des amis", racontait-elle dans Paris Match en mars dernier. En promotion de son troisième album, Eternels jusqu'à demain, le chanteur et musicien avait confié que sa mère allait bien, tout en parlant également de son duo avec son père qui est installé désormais en Corse, Jacques Dutronc.