Dans son édition du 22 avril 2018, le Journal du dimanche dresse un portrait de la ministre de la Culture, Françoise Nyssen, ex-éditrice ayant accepté de rejoindre l'arène politique à la demande du président de la République, Emmanuel Macron. Après un an aux affaires, le quotidien tire un bilan contrasté, soulignant qu'on l'entend peu. Si elle répond volontiers aux critiques, ne cachant pas avoir été surprise de la violence de ce milieu, la ministre évoque aussi plusieurs aspects personnels comme la mort de son fils...
En 2012, Françoise Nyssen fait face à l'horreur : le suicide d'Antoine, alors âgé de seulement 18 ans. Un adolescent qui était dyslexique et dyspraxique (une maladresse pathologique qui rend très difficile certains gestes simples comme faire ses lacets ou tenir des couverts). Si elle a évoqué son défunt fils avec le JDD, c'est pour expliquer la raison de son engagement auprès d'Emmanuel Macron, alors qu'elle ne connaissait rien à la politique. Du président, elle dit : "Quand on est face à lui et qu'on voit son regard, on a le sentiment qu'il voit le monde tel qu'il va devenir. Il a une vision. J'ai eu un enfant précoce, il y avait ça dans son regard, le fait de voir devant..." Françoise Nyssen, qui est entourée dans son bureau de tableaux de son fils, d'une carte et de photos, ajoute : "La question du bonheur est difficile pour moi, et en même temps il me donne de la force." Dans l'Obs l'an dernier, elle disait d'ailleurs que c'est un mot de son fils laissé avant sa mort qu'il lui était revenu en tête avant d'accepter son poste de ministre.
Françoise Nyssen, qui selon un ami tire de ce drame intime "une force de cheval" trace sa route, qu'importent les coups qu'elle prend, avec la passion de "faire". La ministre de 66 ans relativise même les reproches, ne craignant pas pour la suite de sa carrière. "A la fin de la journée, je vais retrouver un lit, et le matin je prends une douche. Ce n'est pas le cas de tout le monde sur terre. J'y pense souvent", dit-elle.
Suite à la mort de son fils, Françoise Nyssen a fondé l'école Domaine du possible, qui suit de la maternelle au lycée des enfants ne pouvant pas s'épanouir dans un cursus classique.
Thomas Montet