Nommée ministre de la Culture en mai dernier, Françoise Nyssen apprend pas à pas son nouveau métier, elle qui a longtemps dirigé la maison d'édition Actes Sud. À 66 ans, elle affronte sans doute son dernier défi professionnel et se dit portée par son fils Antoine, mort en 2012...
Françoise Nyssen a eu la douleur de perdre un enfant, qui était dyslexique et dyspraxique, mais, plutôt que de se laisser abattre, elle est allée de l'avant. Après le suicide de son fils Antoine, lorsqu'il avait 18 ans et était scolarisé à Eagle Hill dans le Massachusetts, elle a ainsi fondé l'école Domaine du possible qui suit de la maternelle au lycée des enfants ne pouvant pas s'épanouir dans un cursus classique. Avant de s'ôter la vie, Antoine avait laissé un mot particulièrement fort à ses parents, que L'Obs dévoile : "Ça me rendra heureux de savoir que vous vous portez bien et que vous faites les choses que vous aimez."
Plusieurs années après, Françoise Nyssen peut se vanter d'avoir suivi les consignes de son fils. "C'est grâce à Antoine que, Jean-Paul [son mari, NDLR] et moi, nous avons eu l'énergie de créer l'école Domaine du possible. C'est grâce à lui que nous avons l'énergie d'avancer. C'est grâce à lui que je suis ici. Antoine m'emmène là où je n'aurais jamais imaginé pouvoir aller", dit-elle. Ce poste de ministre, elle n'en avait même jamais rêvé, elle qui de son propre aveu a "toujours été de gauche tendance écolo" et a demandé au président Macron le temps de la réflexion, comme sa collègue des Sports Laura Flessel, avant d'accepter. "J'ai accepté en lui disant que ce serait péché d'orgueil et indécent de refuser", avoue-t-elle.
L'interview intégrale de Françoise Nyssen est à lire dans L'Obs en kiosques depuis le 15 juin 2017.
Thomas Montet