Depuis le 6 novembre 2018, Frank Leboeuf est à l'affiche de la pièce Boeing Boeing au Théâtre Daunou à Paris. Plébiscité par le public, l'ex-défenseur central de Marseille, Chelsea et bien sûr de l'Equipe de France avec laquelle il a été champion du monde en 1998, s'épanouit dans un costume tout neuf et triomphe pour ses grands débuts au théâtre. L'occasion de parler à VSD, à qui il a accordé une interview sans concession. Il y évoque notamment la difficulté d'être respecté en tant qu'acteur quand on a été footballeur.
"On m'en fout déjà plein la gueule en ayant pris des cours, alors imagine si je ne l'avais pas fait, tonne-t-il. Pour certains, le théâtre ça se mérite : il faut faire partie du sérail. En France, quand tu as été footeux, tu n'es pas digne de monter sur les planches. Ça me fait doucement rire." Et de citer notamment Lino Ventura qui fut catcheur ou son confrère Eric Cantona. Fuyant les étiquettes et n'écoutant pas ceux qui ont tenté de le dissuader, le père de la belle Jade Leboeuf a suivi son instinct et s'est lancé après avoir appris les bases.
Le voici donc dans Boeing Boeing, en "clown blanc" comme il dit, à incarner une sorte de tombeur qui doit jongler avec "trois maîtresses en même temps". "Ingérable ! Enfin, je pense car je n'ai jamais eu trois maîtresses en même temps. Ça doit être insupportable, assure l'intéressé. Quand je vois certains copains qui mènent une double vie, je me demande toujours comment ils font, avec le stress que ça doit générer... Alors trois maîtresses !"
Quand je vois certains copains qui mènent une double vie, je me demande toujours comment ils font
Au foot comme au théâtre, Frank Leboeuf loue l'effort collectif, l'esprit d'équipe. Sa consécration à lui, ce serait de jouer tous les soirs. Et de refuser l'individualité, ce qui lui fait envoyer une sacrée pique au Ballon d'or – qui a été remporté cette année par Luka Modric. "Si je suis bon, c'est parce que mes camarades de jeu le sont. C'est la même chose avec le Ballon d'or. J'exècre le Ballon d'or ! Déjà, comment comparer un avant-centre et un gardien ? Le Ballon d'or insulte ce que j'aime le plus dans le sport en général et dans le foot en particulier : l'esprit d'équipe", commente de manière véhémente l'ex-footballeur.
Frank Leboeuf évoque également son amitié avec Johnny Hallyday, qu'il a notamment fréquenté lorsque tous deux vivaient à Los Angeles. "On se connaissait bien et j'ai été le témoin de mariage de son fils David", confie-t-il, avant de se remémorer un moment douloureux. "À sa mort, j'ai pleuré devant ma télé. Parce qu'on a perdu une idole et que ça veut dire que nous aussi, on se rapproche de l'échéance finale", conclut-il avec fatalité.
Interview à retrouver dans VSD, N° 2134 du 27 décembre 2018.