Effroi ce matin en plein coeur de Paris. Les locaux de Charlie Hebdo, situés dans le 11e arrondissement de la capitale, ont été attaqués par deux hommes armés, qui ont tué et blessé de sang froid une quinzaine de personnes. Si à l'heure actuelle, le bilan s'élève à douze morts et quatre blessés, les noms des premières victimes ont été dévoilés. D'après les informations d'iTÉLÉ du Point et du Figaro, quatre des dessinateurs de l'hebdomadaire satirique sont morts. Cabu (76 ans), Charb (47 ans, directeur de la publication), Tignous (57 ans) et Wolinski (80 ans) figurent parmi les victimes, en plus de deux policiers. Des morts confirmées par l'avocat de Charlie Hebdo il y a quelques minutes.
D'après France TV Info, l'attaque, qualifiée de carnage par les témoins, aurait eu lieu pendant la conférence de presse hebdomadaire du journal. Les deux hommes, armés d'une kalachnikov et d'un lance-roquettes et visiblement entraînés et bien renseignés, auraient été aidés par un complice chauffeur avant de prendre la fuite et d'abandonner leur voiture dans le 19e arrondissement.
Si le déroulement du drame reste flou, les premiers éléments indiquent qu'ils auraient agi par fanatisme religieux. Le témoignage de Coco, dessinatrice présente sur place qui s'est confiée à nos confrères de L'Humanité, fait froid dans le dos. "J'étais allée chercher ma fille à la garderie. En arrivant devant la porte de l'immeuble du journal, deux hommes cagoulés et armés nous ont brutalement menacées. Ils voulaient entrer, monter. J'ai tapé le code. Ils ont tiré sur Wolinski, Cabu... ça a duré cinq minutes... Je m'étais réfugiée sous un bureau... Ils parlaient parfaitement le français... Se revendiquaient d'Al Qaïda", dit-elle.
Le président de la République François Hollande, qui s'est rendu sur place peu après le drame, n'a pas tardé à réagir. "C'est un attentat terroriste, ça ne fait pas de doute", a-t-il lâché. Et de poursuivre : "C'est un acte d'une exceptionnelle barbarie qui vient d'être commis ici à Paris contre un journal, c'est-à-dire contre l'expression de la liberté. Contre des journalistes qui avaient toujours voulu montrer qu'ils pouvaient agir en France pour défendre leurs idées et pour avoir justement cette liberté que la République protège." Son homologue Barack Obama et le Premier ministre anglais David Cameron sont parmi les premiers hommes politiques étrangers à avoir apporté leur soutien à la France, en deuil après ce terrible attentat.
Sur les réseaux sociaux, les deux derniers dessins en date de Cabu et Charb sont plus que jamais d'actualité...