Depuis que le palais de l'Élysée a annoncé sa nomination le 6 juillet 2020 au sein du nouveau gouvernement, l'arrivée de Gérald Darmanin au ministère de l'Intérieur - à la place de Christophe Castaner - divise l'opinion et provoque la colère des associations féministes. Le politique de 37 ans fait en effet l'objet d'une enquête pour viol depuis une plainte déposée en 2017, pour des faits de 2009. Jeudi, le principal intéressé a commenté cette affaire au micro de RTL et dit "avoir le droit à la présomption d'innocence".
"Je ne commente pas les affaires de justice en général et pas la mienne depuis trois ans en particulier. Je constate simplement qu'il y a eu trois décisions de justice, deux enquêtes préliminaires ont été classées sans suite et un non-lieu rendu par deux juges d'instruction (...), alors il me semble qu'au bout de trois décisions de justice, on peut penser que j'ai le droit à la présomption d'innocence", a répondu Gérald Darmanin. Le ministre a également décalré n'avoir "évidemment" rien à se reprocher et estime pouvoir marcher "la tête haute".
Gérald Darmanin a ajouté : "Je suis à la disposition des magistrats. Je me rendrai à n'importe quelle convocation des magistrats instructeurs." C'est une "situation pas facile à vivre pour ceux qui sont accusés à tort", pour "votre famille, vos amis, votre réputation".
Comme l'a rappelé l'AFP, Gérald Darmanin a été à nouveau accusé en 2017 de viol par une femme, Sophie Patterson-Spatz, qui l'avait sollicité en 2009, lorsqu'il était chargé de mission au service des affaires juridiques de l'UMP (parti devenu LR), pour tenter de faire annuler une condamnation de 2004 pour chantage et appels malveillants contre un ex-compagnon...
Selon ses déclarations, M. Darmanin lui aurait fait miroiter son appui, et elle se serait sentie contrainte de "passer à la casserole", ainsi qu'elle l'avait expliqué aux enquêteurs. M. Darmanin a reconnu avoir eu une relation sexuelle avec cette femme, mais selon lui, librement consentie. Classée sans suite dans un premier temps, la procédure a été relancée par la cour d'appel de Paris qui a demandé début juin de nouvelles investigations. "La décision rendue est une décision de forme et pas de fond", a commenté sur RTL le nouveau ministre de l'Intérieur.