Si les supporters de Liverpool viennent de vivre une belle semaine sportive, entre la victoire nette et sans bavure acquise sur le terrain de Manchester City le week-end dernier et la qualification pour la tableau final de la Ligue Europa assurée jeudi en battant les Girondins de Bordeaux à Anfield Road, ils ont aussi appris une mauvaise nouvelle : Gerry Byrne, qui fit toute sa carrière chez les Reds, est mort. Il s'est éteint samedi matin dans une maison médicalisée au terme d'un long combat contre la maladie d'Alzheimer.
Le club a annoncé la disparition, à 77 ans, de l'ancien latéral gauche, qui porta le maillot de Liverpool à 333 reprises (pour 4 buts) de 1957 à 1969, remportant deux championnats (1964, 1966) sous la houlette de l'entraîneur Bill Shankly. Dans son communiqué, le FC Liverpool rappelle que Gerry Byrne, par ailleurs membre de l'équipe d'Angleterre championne du monde en 1966, avait marqué les esprits en disputant la finale de la FA Cup de 1965 malgré une clavicule cassée quelques minutes après le coup d'envoi, délivrant même une passe décisive dans le succès des siens contre Leeds. Gage de sa valeur au sein de l'équipe et de sa popularité, son jubilé avait rassemblé 40 000 spectateurs à Anfield, en avril 1970.
"Il fut mon premier colocataire à Liverpool et c'était tout simplement un mec adorable, s'est remémoré son ancien coéquipier Ian Callaghan. Il était dur sur l'homme sur le terrain, mais c'était aussi le plus gentil des hommes en dehors et j'ai adoré ces années passées à jouer à ses côtés. J'ai entendu récemment, dans un DVD, Bill Shankly dire de la contribution de Gerry dans la victoire en Cup en 1965 qu'il aurait dû recevoir onze médailles pour ce qu'il a fait pour le club ce jour-là."
Doué des deux pieds, Shankly l'avait, quelques années après sa retraite, décrit comme le "plus grand professionnel" qu'il ait eu sous ses ordres : "Plus important que tout, il était totalement honnête, la plus grande des qualités. C'était un vrai Liverpuldien, incapable de regarder ses chers Scousers [habitants de la région de Liverpool, NDLR] en face après un match s'il n'avait pas tout donné durant 90 minutes."
"Défenseur sans peur" sur le terrain et "parfait gentleman" à la ville, c'était "une vraie légende de Liverpool", souligne encore John Aldridge, président de l'association des anciens joueurs des Reds. On imagine qu'Anfield lui rendra ce dimanche hommage, lors de la réception de Swansey en championnat.