Giscard Samba accusé de viol : Entre "vendetta" et nouvelles révélations...
Publié le 10 avril 2018 à 15:58
Par Guillaume J.
À la suite du témoignage plutôt accablant de Cindy Billaud, qui fut son élève et sa compagne pendant de longues années, l'entraîneur dans la tourmente s'est à son tour exprimé dans les colonnes du quotidien L'Équipe. En pleurs et en colère, le coach se dit victime d'un acharnement médiatique, mais...
Giscard Samba pose avec Cindy Billaud sur Facebook après son titre de vice championne d'Europe. Facebook le 14 août 2014. Giscard Samba pose avec Cindy Billaud sur Facebook après son titre de vice championne d'Europe. Facebook le 14 août 2014.© Facebook
Giscard Samba sur Facebook le 11 août 2014.
Giscard Samba avec Dimitri Bacou sur Facebook le 11 juillet 2016.
Cindy Billaud sur Instagram le 19 août 2016.
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"Ma famille, elle est en train d'être détruite parce que je passe pour un violeur." "Acculé", insurgé, Giscard Samba s'est décidé, avec son avocat, à faire entendre sa voix face à un "acharnement médiatique" dont il se dit la victime depuis que le quotidien Le Monde a révélé, début avril 2018, l'existence d'une enquête préliminaire pour "viol, agression sexuelle et harcèlement sexuel" à la suite d'une plainte déposée en 2017 par l'une de ses anciennes protégées. La coach phare de l'athlétisme français, âgé de 40 ans, nie tout en bloc... mais de nouvelles révélations font surface.

Deux jours après avoir publié un long entretien (L'Équipe du 6 avril 2018) dans lequel la hurdleuse Cindy Billaud (32 ans, co-recordwoman et multiple championne de France du 100 m haies), qui fut son élève mais aussi sa compagne de 2003 à 2012, parlait de "quatorze ans d'humiliations" subies, L'Équipe donnait la parole à l'accusé dans son édition dominicale du 8 avril. "Cette accusation est fausse, réfute d'emblée Giscard Samba, épaulé lors de l'entretien par son avocat, Me Adil Sabham. Je sais qui a porté cette accusation. J'ai même un texto de la personne qui prouve qu'elle est fausse, qui prouve les raisons de cette accusation."

Internet n'oubliera pas. Tu tapes Samba et il y aura violeur écrit derrière.

Et de lire aux journalistes du quotidien sportif un extrait d'un message de ladite plaignante : "Tous les athlètes qui sont avec lui sont ensorcelés. Moi, tôt ou tard, je vais porter plainte. Même si je 'mythonne' (...) Je vais trouver", partage-t-il pour étayer ses dénégations. Victime d'une dénonciation calomnieuse ? "Je suis innocent, affirme-t-il, je me disais : la justice va faire son travail, elle va se rendre compte de cette réalité-là. Malheureusement, à cause de l'acharnement médiatique, je suis jugé avant d'avoir fait quoi que ce soit. (...) La plaignante, je l'ai connue en dehors de l'athlé, on a échangé beaucoup de choses, on a été très proches, je ne dis pas le contraire. Mais je ne l'ai jamais violée. Je ne l'ai jamais contrainte ni obligée. Il y a des preuves de tout ça." "On m'a déjà jugé coupable, même si je suis blanchi, toute ma carrière est foutue, tout le monde me regardera comme un pervers, déplore-t-il un peu plus tard dans l'entretien. Je suis en train de tout perdre. (...) Internet n'oubliera pas. Tu tapes Samba et il y aura violeur écrit derrière."

S'il se montre catégorique et fond en larmes en expliquant que cela le "bouffe de se retrouver avec quelque chose [qu'il n'a] pas fait", Giscard Samba se montre plus évasif lorsqu'on lui demande quelles pourraient être les motivations de son accusatrice, faisant à demi-mots allusion à la vengeance d'une athlète qui n'aurait pas supporté de devoir se remettre en question sportivement. Et quand vient le sujet des relations ambiguës qui ont été évoquées dans plusieurs témoignages, l'homme se retranche derrière sa volonté de créer "beaucoup d'échanges, de contacts" et de "dédramatiser le rôle du coach super agressif" : "J'aime bien que ce soit très convivial, qu'il y ait des repas, des trucs, donc ça crée des amitiés entre eux", détaille-t-il, assurant avoir la même proximité avec garçons et filles de son groupe, et estimant qu'il y a une coalition contre lui des athlètes féminines ayant dénoncé son comportement. Samba semble considérer aussi que celles-ci "lui auraient dit" si sa proximité était devenue gênante. Quant aux blagues et allusions sexuelles et évocations d'aspects de la vie intime, ce qui lui est également reproché, l'intéressé s'en défend : "Mes blagues, tu les comptes sur le bout des doigts", rétorque-t-il d'un côté, tout en expliquant de l'autre que sa méthode repose sur le ressenti personnel et que la connaissance de "l'état" de son athlète importe dans sa manière de diriger le travail.

La thèse de la vendetta...

"Une sorte de vendetta, une mutinerie : genre, on va lui prouver que lui aussi fait des trucs bizarres", voilà comment Giscard Samba perçoit la situation, qui aurait été enclenchée par un stage Elites à Formia en 2017 au cours duquel il a mis les points sur les i : "J'en ai amené beaucoup qui n'ont pas le niveau. J'ai accepté de vous emmener afin que vous vous imprégniez de la façon dont les Elites fonctionnent. Ici, ça n'est pas un baisodrome. Ce qui m'intéresse, c'est bosser pendant trois semaines", aurait-il sermonné son groupe. "Et, bizarrement, l'histoire du viol est apparue après", observe-t-il.

Quant aux propos tenus par son ancienne compagne Cindy Billaud, de huit ans sa cadette et qui n'était pas encore majeure au moment du début de leur relation romantique, ainsi que son actuel compagnon (et père de sa petite fille) Thomas Martinot-Lagarde, par qui il se sent trahi, Samba réfute la qualification de "gourou" formulée par le hurdleur. Et, là encore, se pose en victime : "En 2014, j'étais encore en couple avec Cindy et elle m'a trompé avec Thomas (Martinot-Lagarde) qui était un des athlètes du groupe. Malgré cela, j'ai pris sur moi et je les ai accompagnés jusqu'aux Europe et on devait faire le point après." Cindy Billaud, elle, dit que leur histoire était finie depuis 2012.

"Viol par sidération" et boulette intersidérale...

Les dénégations de Giscard Samba auront à peine eu le temps d'être entendues que Le Parisien, ce mardi 10 avril, révèle que la plainte pour trois viols le visant, initialement déposée le 19 juin 2017, a été "oubliée pendant neuf mois au commissariat" de Créteil, résultat d'une "grosse boulette" ! Le quotidien francilien épingle plusieurs manquements dans l'enregistrement de la plainte, notant que d'une part le parquet n'a pas été saisi comme requis, d'autre part que le fonctionnaire qui l'a enregistrée aurait "annexé au procès-verbal des notes de la plaignante, ce qui est interdit", et enfin que "personne n'est venu chercher les résultats" de l'examen médico-judiciaire de la plaignante.

Le Parisien révèle par ailleurs que les viols supposés, qui auraient eu lieu entre avril et juillet 2016, s'apparenteraient à "des viols par sidération, dans la mesure où la plaignante, pétrifiée, ne serait pas parvenue à manifester son non-consentement".

Giscard Samba, interview à découvrir en intégralité dans L'Équipe du 8 avril 2018.

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