En 2010, Guillaume Canet fait un carton au box office avec sa réalisation Les Petits Mouchoirs. Plus de 5 millions de Français se pressent pour aller voir cette comédie dramatique au casting impressionnant qui aborde le thème de l'amitié. Un succès qui s'est doublé aussi de polémiques, que ce soit sur le "peu" de nominations que le film a reçues aux César ou les réactions épidermiques de certains contre la forme et le fond de cette oeuvre - Anna Mouglalis l'avait ainsi qualifié de "film de droite". Sept ans de réflexion plus tard, l'acteur et réalisateur revient pour Télérama, avec du recul et de la sincérité, sur son travail.
Les Petits Mouchoirs a laissé à Guillaume Canet un goût amer : "Parce que je m'étais senti hypocrite. Officiellement, le scénario évoquait un ami commun disparu, que nous avions tous laissé tomber. Inconsciemment, je réglais des comptes plus personnels : j'avais fait, peu avant, une septicémie, et aucun de mes copains n'était venu me voir à l'hôpital. Ça m'avait blessé. J'ai confondu des choses qui n'avaient rien à voir, et je ne supportais pas que les comédiens - tous mes copains - s'amusent pendant ce tournage qui réveillait tant de tristesse. En plus, à la sortie du film, un autre de nos proches est mort. Et j'ai assuré la promotion du film autour de ces deuils, en cachant mes propres rancoeurs. C'est à partir de là, en fait, que j'ai commencé à tout mélanger. L'hyperactivité empêchait la distance nécessaire."
Guillaume Canet parle encore de lui-même, mais dans un style radicalement différent, avec son nouveau film, la comédie Rock'n'roll. Il s'y met en scène avec sa compagne Marion Cotillard, explorant l'incontournable crise de la quarantaine. Bourré d'autodérision, ce film montre le couple de stars sous un autre jour, décapant, et s'amuse de son image médiatique. Et on verra prochainement l'artiste encore plus délirant dans Les Recettes pompettes, l'émission de Canal+ où les invités cuisinent en buvant beaucoup d'alcool.
Rock'n'roll, en salles le 15 février
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine Télérama du 25 janvier