Après le cinéma, le sport et la musique, les langues se délient aussi au sein de la tant renommée gastronomie française. C'est au tour du chef doublement étoilé Guy Martin d'être accusé d'agression sexuelle. Ce 29 septembre 2020, sur le site spécialisé Atabula, Florence Chatelet Sanchez, présidente la société By DEHESA, affirme avoir été victime d'une tentative de viol dans l'enceinte du Grand Véfour, célèbre établissement parisien dont Guy Martin est le propriétaire depuis neuf ans.
Les faits se seraient produits en 2015, au premier étage du restaurant gastronomique, "dans une petite salle fermée et à l'écart de la salle, située au rez-de-chaussée", explique d'abord celle qui fournit des produits artisanaux de qualité à plus de 450 étoilés. "Je travaillais depuis quelque temps avec le groupe de Guy Martin. Je fournissais le Cristal Room Baccarat et le 68 Guerlain, mais je n'avais jamais rencontré le chef lui-même (...). Dès mon arrivée (...), Guy Martin me propose de faire le rendez-vous à l'étage", se souvient-elle.
Florence Chatelet Sanchez poursuit alors : "À la fin de nos échanges, il se lève le premier, je fais de même, et c'est là qu'il me plaque au mur juste avant que je ne puisse ouvrir la porte. Il me retourne et m'embrasse sur la bouche. Une de ses mains se colle contre ma poitrine, tandis que l'autre essaie brutalement de me déshabiller. Il n'y a aucune ambiguïté sur ce qu'il cherche à faire : il tente de me violer. J'ai alors eu le réflexe de lui mettre un coup de genou entre les jambes qui l'oblige à me lâcher." Arrivée en bas devant le personnel de salle, Florence Chatelet Sanchez en est certaine, tous savent ce qu'il s'est passé. "J'ouvre la porte du restaurant et m'échappe sans être capable de décrocher le moindre mot."
Dans les jours qui suivent, la société By DEHESA est "déréférencée" des restaurants de Guy Martin. Florence Chatelet Sanchez est quant à elle dans le déni. C'est finalement la médiatisation du mouvement #MeToo qui va la pousser à parler, elle se sent prête à faire face à d'éventuelles conséquences juridiques. "Nous ne devons plus nous voiler la face sur ces faits inacceptables (...). Je travaille avec des centaines de chefs et je n'ai jamais connu ça ailleurs qu'au Grand Véfour. Il ne faut surtout pas généraliser et voir des brebis galeuses partout. Il en existe d'autres et c'est cette minorité qui cause du tort à cette profession. Pendant des années, je me suis contentée de ne jamais approcher ces prédateurs. Aujourd'hui, je prends la parole, car je veux que les femmes puissent pratiquer leur métier sans se mettre de barrières, sans avoir peur de qui que ce soit."
Pour ce qui est de Guy Martin, l'experte en produits artisanaux n'a jamais eu de ses nouvelles depuis les faits présumés. "Il n'a jamais cherché à me joindre", affirme-t-elle. Le chef étoilé de 63 ans n'a pas souhaité répondre à cette accusation auprès d'Atabula. Pour autant, le restaurateur se dit "droit dans ses bottes" et assure n'avoir rien à se reprocher.
Guy Martin reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'à la clôture définitive du dossier.