Il n'y a pas qu'en France que les hommes politiques pratiquent l'adultère. Si l'affaire Julie Gayet continue de faire parler chez nous, l'Allemagne a elle aussi droit à son feuilleton. Le principal protagoniste ? Helmut Schmidt. Dans une autobiographie qui fait grand bruit, l'ancien chancelier et veuf de 96 ans vient enfin d'avouer avoir eu une maîtresse à la fin des années 60...
"Mieux vaut tard que jamais", voilà un adage qui marche aussi outre-Rhin. Car c'est après avoir formé aux yeux de toute l'Allemagne un couple idéal avec Hannelore "Loki" Schmidt, décédée en 2010, pendant plusieurs décennies, que Helmut Schmidt a avoué l'avoir trompée. "Oui, j'ai eu une maîtresse à la fin des années 60", écrit l'ex-figure du Parti social-démocrate et chancelier (1974-1982) dans son livre Ce que j'ai encore à dire.
Mais s'il passe aux aveux, Helmut Schmidt reste pudique sur le sujet en évitant de citer le nom de cette autre femme. Problème, un autre homme s'est déjà chargé de livrer plus de détails. Essayiste proche de son parti et de feu Willy Brandt, comme l'explique Le Point, Klaus Harpprecht avait révélé le secret de l'ex-chancelier dans un livre sorti à l'automne dernier. Dans cet ouvrage, il explique que cette femme, qui ne s'est jamais remise de la rupture, était membre du SPD et qu'Helmut Schmidt, resté proche d'elle, s'est rendu à son enterrement il y a deux ans.
Selon l'essayiste, Helmut Schmidt s'était pourtant débarrassé d'elle sans ménagement à son arrivée au pouvoir en 1974, une telle relation constituant trop de risques pour ses nouvelles fonctions. Sauf que selon les dires du chancelier, c'est pour son épouse qu'il avait tenu à mettre fin à cette romance. Car Loki l'avait découverte et avait voulu rompre, une idée "totalement absurde" pour lui à l'époque. "Cela me fait encore mal aujourd'hui, quarante ans plus tard, quand je repense à cette journée, dit l'ex-chancelier. Je n'avais sans doute pas mesuré le drame que cette relation représentait pour Loki. J'ai éprouvé un profond sentiment de culpabilité." Heureusement, il s'agira, toujours selon lui, de leur seule crise en soixante-huit ans.
Aujourd'hui, Helmut Schmidt, qui jadis, taclait le côté séducteur de Willy Brandt, a retrouvé l'amour. Celui qui est devenu éditorialiste à la fin de sa carrière politique dans les années 80 partage la vie de Ruth Loah (81 ans), son ancienne secrétaire qui lui aurait "sauvé la vie" après la mort de son épouse en 2010 et qu'il aurait présentée au public deux ans après. Un drame pour l'ex-chancelier, dont les larmes, lors des obsèques, sont encore dans la mémoire de tous les Allemands qui furent pas moins de deux mille à assister à la cérémonie à Hambourg, parmi eux se trouvait Angela Merkel.