Héritage de Charles Trenet : L'épuisante bataille de son ami et héritier

C'est un nouveau coup dur que vient de subir l'héritier de Charles Trenet. Georges El Assidi a été l'ami, le confident et le secrétaire particulier du chanteur pendant plus de vingt ans. À la mort du Fou chantant, le 19 janvier 2001, il est désigné comme son unique héritier mais depuis, la vie n'a pas été qu'allers et retours au tribunal pour Georges El Assidi. Après avoir fait confiance aux mauvaises personnes, il confie vivre aujourd'hui du RSA.

Mardi 29 janvier, Georges El Assidi a été débouté par le tribunal de Grasse d'une plainte pour vol. L'ami de Trenet tentait de récupérer des biens du chanteur - comme un billard blanc, un piano, des tableaux peints par le chanteur, une tapisserie d'Aubusson, des bibelots... - que lui aurait subtilisés la SAS Charles Trenet, société commerciale qui dit oeuvrer pour la sauvegarde de la mémoire du chanteur et être locataire du "Bateau", la villa d'Antibes dessinée par Trenet quasiment à l'abandon aujourd'hui. La société Charles Trenet a été relaxée par le tribunal qui avait entendu Georges El Assidi le 30 novembre dernier.

Selon l'AFP, cette décision de justice est sans surprise. Fin novembre, le ministère public n'avait pas fait les réquisitions en estimant qu'il s'agissait d'un "problème de succession de célébrité" ne relevant pas du pénal. L'avocat de Georges El Assidi, Me Francis Pudlowski, affirme que d'autres biens du chanteur ont disparu, comme des costumes de scène, entre autres. Il réclamait 210 000 euros de préjudices matériels et moraux à la société Charles Trenet.

Et toujours la même rengaine...

Cette affaire en cache deux autres bien plus graves. La SAS Charles Trenet visée par la plainte de Georges El Assidi est contrôlée par les dirigeants de la société danoise Nest. C'est à cette société qu'El Assidi confiait la gestion de l'héritage de Charles Trenet en 2006 : la villa d'Antibes et les droits d'auteur. Georges El Assidi accuse les dirigeants de Nest de l'avoir dépossédé de ses biens. L'AFP rappelle qu'en juin 2012, un juge d'instruction lançait des mandats d'arrêt internationaux contre les dirigeants de Nest. Quant aux droits d'auteur - jusqu'à 500 000 euros par an -, ils ont été mis sous séquestre par la justice en attendant un arbitrage de la justice danoise.

Pour couronner le tout, Georges El Assidi est de nouveau dans le collimateur de Lucienne Trenet, demi-soeur de Charles Trenet, qui conteste toujours le testament : mercredi 30 janvier, la cour d'appel de Paris examinera une nouvelle demande d'annulation du testament. Lucienne et Wulfran Trenet (le neveu du chanteur) avaient affirmé, sans preuve selon la justice, que le testament avec été dicté sous la contrainte. Vendredi 1er février, Georges El Assidi contre-attaquera au tribunal de Créteil pour dénonciation calomnieuse. "Je ne peux pas laisser faire, je veux que ces gens s'expliquent. Ils m'ont sali, ils m'ont traité d'assassin, j'ai tout perdu à cause d'eux", estime Georges El Assidi. Son avocat réclamera une réparation morale et financière de 75 000 euros.