Décédé en février 2001, Charles Trenet a laissé une empreinte indélébile sur la chanson française. Surnommé "le fou chantant", il reste inoubliable par son style unique et sa créativité débordante. Charles Trenet a commencé sa carrière dans les années 1930 et connaît rapidement le succès avec des chansons comme Boum! et Y'a d'la joie. Son œuvre, influencée par le jazz et le surréalisme, comprend des classiques intemporels tels que La Mer, Douce France et Que reste-t-il de nos amours ?. S’il reste une figure incontournable de la musique française, son génie n’est plus autant célébré, ou du moins jusqu’à ce que sa propriété d’Aix-en-Provence ne rouvre bientôt ses portes. Cette propriété pillée et saccagée va connaître un renouveau très prochainement. D’après nos confrères du Figaro, "à la demande de l’actuel propriétaire, le conseil municipal vient de donner son feu vert pour sa réhabilitation. L’État, représenté par le Préfet des Bouches-du-Rhône, soutient également le projet. L’occasion de remettre en scène l’univers fantasque du grand mélodiste du XXème siècle".
"Après deux ans de travaux et 12,5 millions d’euros d’investissements financés sans un centime d’argent public, cette merveilleuse propriété devrait ouvrir ses portes aux curieux fin 2026", a annoncé Maurice Khardine, le propriétaire du bien. Nos confrères qui ont pu se rendre dans le domaine on découvert un "jardin envahi de ronces". "La chapelle privée où l’insouciant garait sa Rolls-Royce est engloutie sous le lierre. Au loin, les tourelles de la bastide du XVIIe dépassent des pins", ont-ils observé. Thierry Brayer, conférencier-écrivain a fait remarquer au Figaro qu’ "avec ses créneaux façon château fort et ses 10 000 tuiles provençales, cette demeure est franchement originale". Si les statues offertes par Cocteau et Jean Marais au poète ont été mises à l’abris, "le reste n’est que désolation". "Tout est tagué. Un matelas oublié par des SDF traîne. Le plafond est percé de trous béants. Les escaliers menacent de s’écrouler", détaille Le Figaro. "Tous les accès vont être refermés, les tags effacés, les fissures comblées", a notamment promis l’un des responsables du chantier.
"Outre le jardin avec des arbres aux essences différentes, des cours d’eau, une alcôve pour amoureux avec une cascade, un kiosque à musique, un manège pour enfants où l’on entendra Y’a d’la joie, la bastide célébrera son œuvre dans la musique, la peinture et au cinéma", a indiqué Patricia Pellissier, la directrice de la programmation du site. Et de préciser : "Inspirée du musée Abba à Stockholm, la scénographie comportera des hologrammes où l’on pourra chanter au côté de Trenet. Sous réserve du feu vert de l’archevêché d’Aix-en-Provence, des mariages seront célébrés dans la chapelle".
La réhabilitation de ce domaine pourra peut-être également redorer l’image de Charles Trenet sacrément entachée par le scandale des années 1960. Le Figaro a évoqué le fait que l’artiste avait été accusé par son cuisinier de 18 ans d’avoir eu "des rapports contre nature" avec son patron et de lui "avoir servi de rabatteur". Dans la foulée, deux autres hommes avaient accusé Charles Trenet. "Une loi votée sous Vichy, qui donne la majorité sexuelle aux homosexuels à 21 ans, est toujours en vigueur. Trenet va passer vingt-huit jours à la prison d’Aix", ont rappelé nos confrères. Le Figaro de l’époque faisait même état d’ "orgies nocturnes" et d’"un penchant pour d’irrésistibles éphèbes".