C'est un homme emblématique des médias français qui s'en est allé. Hervé Bourges, grande figure de l'audiovisuel français et fervent défenseur de la francophonie, est mort dimanche 23 février 2020 à l'âge de 86 ans comme l'a confié l'un de ses proches à l'AFP. C'est dans un hôpital parisien qu'il est décédé, entouré de son épouse et de ses proches, a indiqué Olivier Zegna-Rata, qui fut son directeur de cabinet au Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA).
L'homme né le 2 mai 1933 à Rennes a été diplômé de l'École supérieure de journalisme de Lille (ESJ) en 1955, il en est devenu le directeur en 1976. Il a également pris la direction des chaînes de télévision TF1 (jusqu'en 1987), France 2 et France 3 (1990), ainsi que celle de la radio RFI. En 1993, il a été nommé ambassadeur de France auprès de l'Unesco, puis a été désigné par François Mitterrand en janvier 1995 président du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA). Jusqu'en 2001, date à laquelle il est devenu président de l'Union internationale de la presse francophone.
Outre ses rôles éminents dans les médias, Hervé Bourges fut aussi un militant anticolonialiste du temps de la guerre d'Algérie, un amoureux de l'Afrique et un fervent défenseur de la francophonie. "Nous qui l'admirions, avons fait appel à lui, pu maintes fois compter sur son inestimable concours, ses avis sur les médias ou sur l'État de droit, sommes profondément peinés", a tweeté Michaelle Jean, qui a notamment été envoyée spéciale de l'Unesco pour Haïti (2010-2014) et secrétaire générale de la Francophonie (2014-2018). De son côté, l'ancien patron de Radio France et de l'Institut national de l'audiovisuel Mathieu Gallet a rendu hommage sur Twitter à l'homme "exigeant et juste".