Le 20 novembre, on apprenait la mort de Daniel Cordier, avant-dernier Compagnon de la Libération emporté dans sa centième année. L'ancien secrétaire de Jean Moulin, devenu galeriste, a eu droit à une cérémonie dans la cour des Invalides, le 26 novembre, en présence du président Emmanuel Macron et de plusieurs représentants politiques. Un homme avait le coeur en miettes à la maison : Hervé Vilard.
En effet, le chanteur avait connu Daniel Cordier dans les années 1960 alors qu'il était un adolescent rebelle, ayant fui d'un orphelinat. "J'étais en cavale, devant la gare Montparnasse, il y avait le peintre Dado, qui travaillait pour Daniel. Il m'a donné un sandwich et m'a dit de venir à un vernissage pour 'm'en mettre plein la gueule'. J'ai mangé tous les petits fours. Et Daniel était là, il a demandé : mais qui est ce garçon ?", s'est souvenu Hervé Vilard au micro de RTL. Une fois les présentations faites, Daniel Cordier avait pris en sympathie le jeune homme, lui conseillant de retourner à l'orphelinat le temps qu'il fasse les démarches administratives pour s'occuper légalement de lui. Promesse tenue puisqu'en 1962 il devenait son tuteur. "En échange je m'étais engagé à être un garçon droit", a ajouté l'artiste.
Hervé Vilard a pleuré la mort de celui qu'il présente comme son "libérateur", une personne qui "ne supportait pas les gens enfermés, la souffrance des autres". Il ajoute : "Je lui dois ma liberté, le savoir, la connaissance, tout ce qu'il m'a appris, le monde, mon succès." C'est grâce à Daniel Cordier, qui lui avait trouvé un travail chez un disquaire dans la capitale, puis l'avait inscrit à des cours de chant, qu'Hervé Vilard avait pu réussir dans la musique. Pour lui prouver son talent, sa reconnaissance et sa volonté de véritablement faire carrière dans la chanson, il avait notamment écrit son plus grand tube : Capri, c'est fini, paru en 1965. Une manière de lui prouver qu'il en était "capable".
De son côté, Emmanuel Macron a déclaré lors de l'hommage rendu au Compagnon de la Libération : "La vie de Daniel Cordier est un roman d'aventure. Il avait en lui une part du roman national."