"Ce qui s'est passé dans la maison de Jane, dans le bureau de Doillon, ça personne ne l'a vu et j'en ai parlé à personne..." confiait Judith Godrèche dans une plainte contre Jacques Doillon pour viol sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité. Dans cette plainte, elle évoquait avec pudeur des "scènes de sexe" qui se seraient déroulées avec Jacques Doillon : "Et là, on fait 45 prises, j'enlève mon pull, je suis torse-nu, il me pelote et me roule des pelles" avait-elle notamment écrit. Jacques Doillon vient de réagir auprès du Parisien sur cette affaire qui aurait eu lieu lors du tournage du film La Fille de 15 ans pendant des séances "préparatoires" en 1988.
Insistant sur le fait qu'il n'avait "jamais été attiré par elle" et qu'elle avait à l'époque 16 ans et non 15, il confie : "Je n'ai jamais eu de rapport intime avec Judith Godrèche (...) Je vivais à l'époque avec Jane [Birkin, ndlr], dont j'étais amoureux. Il ne s'est rien passé avec Judith ni dans un bureau ni nulle part ailleurs". Le réalisateur ne se "souvient" d'ailleurs pas que la jeune actrice soit venue chez sa compagne de l'époque. Interrogé sur cette scène, il explique avoir dû jouer car le comédien initial "connaissait très mal son texte".
"Le producteur m'a dit que si je ne reprenais pas le rôle, il faudrait arrêter le film. J'ai accepté sans enthousiasme. Si j'avais voulu ce rôle, je l'aurais pris dès le début" a-t-il confié.
"La scène de sexe dont parle Judith Godrèche était écrite dans le scénario (...) Celle qu'on a tournée est beaucoup plus prude que celle qui était prévue" ajoute le scénariste qui jure ne pas avoir fait "45 prises" ni "20" comme l'a écrit Jane Birkin dans son journal intime Munkey Diaries, il précise que "Jane avait une tendance à l'exagération et était profondément jalouse". Selon lui, cette scène a été tournée "sans doute 7 ou 8" fois. Pas plus.
Ces nouvelles accusations, Jacques Doillon les réfute également. Concernant l'accusation d'Isild Le Besco, il évoque des "mensonges et nie avoir fait des séances de travail avec la comédienne : 'Pourquoi aller chercher un comédien précis si on n'a pas de scenario ? Ça n'a aucun sens'". Même discours concernant les accusations d'Anna Mouglalis et de Jessica Tharaud : "Je pense qu'Anna était jalouse de ma fille qui venait de tourner avec Samuel. Ou qu'elle a été poussée par d'autres à raconter quelque chose qui n'a pas eu lieu. Quant à Jessica, qui répond à l'appel à témoins de Judith Godrèche trente-cinq ans après le tournage de la Fille de 15 ans, c'est tout simplement absurde" a-t-il révélé.
Mis en cause à propos de CE2, son dernier film dont la sortie a été reportée (décision par ailleurs validée par l'une des actrices), et dont les vidéos du casting font polémique, le réalisateur confie : "Je n'ai jamais promis de rôle à quiconque ni profité de ma position de réalisateur pour obtenir des faveurs sexuelles. En 35 films, il m'est arrivé une ou deux fois d'avoir des idylles avec des comédiennes, mais je n'ai pas été un harceleur".
Il ajoute : "Je suis le cinéaste qui a le plus tourné avec des moins de 18 ans, j'ai fait tourner une quinzaine d'acteurs de 4 à 11 ans. Aucun enfant ni aucune famille ne m'ont jamais fait savoir qu'ils avaient rencontré des difficultés. Sur mes tournages, les enfants sont encadrés avec une grande attention et une grande bienveillance".
Jacques Doillon précise que malgré tout ce qu'il pourra dire, la justice sociale l'a déjà condamné : "Ma carrière est terminée. J'avais des projets de films qui ont disparu : les producteurs, les distributeurs et les comédiens ont tous renoncé. J'ai été lâché par certaines personnes parce qu'elles subissent des pressions de la part de Judith Godrèche et de son entourage. Je suis la tête d'affiche des cinéastes blacklistés. Je vais essayer de bricoler pauvrement, en amateur, en dehors de l'industrie du divertissement, sans certitude. Ces accusations dégueulasses atteignent leur but : la mort sociale" conclut-il avec amertume.
Jacques Doillon reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'à clôture du dossier.