Après Casey Affleck l'an dernier, c'est au tour d'un autre acteur de faire face à de multiples accusations de harcèlement et d'agressions sexuelles après avoir remporté un prix. Dimanche 7 janvier, James Franco glanait le Golden Globe du meilleur acteur dans une comédie pour The Disaster Artist. Un prix qui a suscité la colère de certaines observatrices, alors que des femmes pointaient du doigt son comportement.
L'une des premières, Ally Sheedy, 55 ans, s'était demandé pourquoi l'acteur américain était "autorisé à être là". La comédienne, qui avait travaillé avec sur la pièce de théâtre The Long Shrift en 2014, révélait dans un autre tweet – depuis effacé – qu'elle avait quitté l'industrie du cinéma et du théâtre, après avoir collaboré avec Franco. "Ok, il vient de gagner. S'il vous plaît, ne lui demandez pas pourquoi j'ai quitté le business ciné/TV", écrit-elle sur Twitter, ulcérée de voir que le milieu congratulait le comédien de 39 ans.
Et elle n'est pas la seule à avoir haussé le ton. "Demandez vite à Franco la différence entre fricoter avec des jeunes et le harcèlement sexuel", a tweeté une journaliste du site internet BuzzFeed, faisant référence à cet épisode où il avait dragué une adolescente de 17 ans sur Instagram, avant de s'excuser publiquement lorsque la conversation privée avait été rendue publique.
Tu te rappelles de la fois où tu m'as pris par le visage dans une voiture pour l'approcher de ton pénis sorti de ton pantalon ?
Une autre actrice a elle aussi sauté sur l'occasion pour dénoncer les agissements de Franco. Et là, il ne s'agissait pas d'une petite drague sur un réseau social. "Mignon le pin's 'Time's Up', James Franco. Tu te rappelles de la fois où tu m'as pris par le visage dans une voiture pour l'approcher de ton pénis, sorti de ton pantalon ? Ou de la fois où tu as proposé à l'une de mes amies de 17 ans de te rejoindre dans ta chambre d'hôtel, alors que tu avais déjà été surpris à faire ce genre de proposition à une autre fille de 17 ans ?", lâche Violet Paley.
"Hey James Franco, super ton pin's aux Golden Globes. Tu te souviens il y a quelques semaines quand tu m'as dit que mes scènes de nu à 100 dollars la journée dans deux de tes films n'étaient pas exploitables parce que j'avais signé un contrat ? Il faut en parler !", réagit sarcastiquement une autre jeune femme visiblement victime de James Franco.
Accablé, James Franco a fini par sortir de son silence et à répondre point par point aux accusations. "Il y a eu des choses postées sur Twitter, je ne les ai pas lues mais j'en ai entendu parler. Je n'ai aucune idée de ce que j'ai pu faire à Ally Sheedy, que j'ai dirigée dans une pièce à Broadway en 2014. Je ne garde que de bons souvenirs de notre collaboration, et je la respecte totalement. Je ne sais pas pourquoi elle m'en veut. Mais elle a publié ces tweets, et je ne peux pas parler en son nom", dit-il.
"Concernant les autres... Au cours de mon existence, j'ai toujours assumé les responsabilités de mes actes. C'est quelque chose que je fais pour assurer mon bien-être. Et je le fais à chaque fois que j'estime qu'il y a quelque chose dans mes actes qu'il est nécessaire de corriger, explique-t-il sur le plateau du Late Show de Stephen Colbert. Ces accusations postées sur Twitter sont fausses, mais je soutiens pleinement le mouvement qui donne une voix aux opprimés car ils n'en ont pas eu la possibilité pendant trop longtemps. C'est pourquoi je ne veux pas les empêcher de le faire, car je crois que c'est une bonne chose que cela se produise, et je tiens à leur exprimer tout mon soutien."
Une mise en point qui n'a pas empêché le New York Times d'annuler un événement prévu pour ce mercredi 10 janvier. L'acteur devait prendre part à une masterclass autour de son film, The Disaster Artist, qui sortira chez nous le 7 mars prochain. "Étant donné la controverse autour des récents allégations, nous ne sommes plus à l'aise avec l'idée de poursuivre", a fait savoir le média, qui a préféré tout simplement annuler cet événement.