Le sida, l'Holocauste, le viol... Aucun sujet n'est donc trop sensible pour James Gunn, 51 ans, qui y a trouvé matière à plaisanter sur Twitter dans des publications qui ont dernièrement refait surface et ont conduit à son licenciement express : le scénariste et réalisateur des deux premiers volets de la franchise cinématographique Les Gardiens de la Galaxie, qui préparait le troisième épisode de la saga Marvel attendu en 2020, a été viré par la compagnie Disney.
"Les attitudes et propos offensants découverts sur le compte Twitter de James Gunn sont indéfendables et en contradiction avec les valeurs de notre studio, et nous avons rompu notre collaboration avec lui", a indiqué vendredi 20 juillet 2018 le directeur du groupe, Alan Horn, quelques heures après l'éclatement du scandale.
Des tweets publiés entre 2008 et 2011, soit après les débuts de James Gunn en tant que réalisateur avec le bizarre film d'horreur Slither (2006), ont été exhumés par plusieurs médias, dont The Daily Caller. Dont certains s'avèrent particulièrement consternants : "Ce qu'il y a de mieux, quand on se fait violer, c'est qu'une fois que vous avez fini de vous faire violer, ça vous fait l'effet "wow c'est génial de ne pas se faire violer"", a-t-il pu écrire. Ou encore : "Je suis en train de faire une grosse adaptation hollywoodienne du livre The Giving Tree [L'Arbre généreux, NDLR] avec une fin heureuse : l'arbre repousse et taille une p*pe au gamin." Mais aussi : "J'aime quand les petits garçons me touchent à mon endroit loufoque."
L'irruption de ces propos outrageux a fait l'effet d'une bombe alors même que s'ouvrait le Comic-Con de San Diego, rendez-vous phare de la pop culture où les studios n'allaient pas manquer de vanter leurs superproductions en approche. Jeudi 19 juillet, James Gunn, connu pour ses prises de position contre Donald Trump, a réagi en faisant son mea culpa et en indiquant que "l'époque où [il disait] des choses et provoquai[t] dans le seul but de choquer et de faire réagir est révolue" : "Bien des personnes qui ont suivi ma carrière savent que lorsque j'ai commencé, je me considérais comme un provocateur, qui faisait des films et des blagues outrageux et tabous, a-t-il écrit - sur Twitter évidemment. Comme j'en ai parlé publiquement à maintes reprises, tandis que je me suis amélioré en tant que personne, mon travail et mon humour aussi. Ce n'est pas pour dire que je suis meilleur, mais je suis très, très différent de celui que j'étais il y a quelques années ; aujourd'hui, j'essaye d'enraciner mon travail dans l'amour et la connexion, moins dans la colère. L'époque où je disais quelque chose juste pour choquer et essayer de faire réagir sont derrière moi. Par le passé, j'ai présenté mes excuses pour cet humour qui a blessé des gens. Je me sentais sincèrement désolé et je pensais chaque mot de mes excuses. (...) Bref, c'est la vérité sans fard : j'ai fait des tas de blagues offensantes. Je ne le fais plus. Je ne condamne pas celui que j'étais alors pour cela, mais je m'aime plus aujourd'hui et me sens aujourd'hui comme un être humain plus complet et un créateur. A tous, je vous aime."
Le mal est fait. Son projet d'adaptation au cinéma de K2000 avec David Hasselhoff y survivra-t-il ?