La consternante loi du silence a bel et bien été abolie à Hollywood. Après les témoignages successifs de plusieurs dizaines de femmes et actrices qui ont toutes cité comme bourreau le producteur Harvey Weinstein (harcèlement sexuel, attouchements inappropriés et agressions, exhibitionnisme et viols ont été répertoriés dans la longue liste des délits et crimes commis en toute impunité au cours des trois dernières décennies), les récits de certains hommes se sont également fait connaître.
C'est le cas de James Van Der Beek, qui a tenu à partager sa mauvaise expérience sur Twitter. Saluant le courage des victimes qui sont sorties de leur silence imposé, la star de Dawson a dénoncé le comportement "inacceptable" d'Harvey Weinstein avant de souligner que les prédateurs sexuels étaient divers et variés dans l'industrie du cinéma.
C'est ainsi que l'acteur de 40 ans a révélé pour la première fois qu'il avait été sexuellement harcelé par des hommes lorsqu'il était "bien plus jeune". "Je me suis fait attraper les fesses par des hommes plus âgés et puissants, ils m'encerclaient et m'imposaient des conversations sexuelles inappropriées. (...) Je comprends la honte injustifiée, le sentiment d'impuissance et l'incapacité de tirer la sonnette d'alarme. Il y a une dynamique de pouvoir qui semble impossible à surmonter", a-t-il écrit.
L'acteur Terry Crews, star de la série Brooklyn Nine-Nine et vu dans la saga Expendables, s'est joint au combat mardi 10 octobre en révélant qu'il avait été lui aussi victime d'agression sexuelle. "Tout ce qui se passe autour de Harvey Weinstein me donne des symptômes post-traumatiques. Pourquoi ? Parce que ce genre de choses est aussi arrivé à MOI", a-t-il écrit.
J'étais sur le point de lui mettre une raclée
Dans ses messages, le comédien de 49 ans a expliqué que les faits s'étaient déroulés en 2016 lors d'une grande fête hollywoodienne. Accompagné de son épouse, Terry Crews s'est brutalement fait "attraper les parties intimes" par une "grosse pointure" de l'industrie qui s'est approché de lui. "En reculant je lui ai dit : 'Qu'est-ce que vous faites ?' ma femme a tout vu et on l'a regardé comme s'il était fou. Il a simplement souri comme un con. J'étais sur le point de lui mettre une raclée et à ce moment là, j'ai réfléchi à comment les invités allaient percevoir ma réaction. 'Un homme noir de 110 kilos écrase un ponte de l'industrie hollywoodienne' ferait les gros titres le lendemain", a-t-il poursuivi.
Terry Craws a conclu son récit en expliquant qu'il avait parlé de cet incident avec toutes les personnes qu'il connaissait et qui travaillaient avec son agresseur. Celui-ci l'a ensuite contacté au téléphone le lendemain pour lui présenter ses excuses, sans toutefois justifier ce geste inapproprié. L'acteur a ensuite admis qu'il n'avait pas souhaité poursuivre son agresseur par peur d'être "ostracisé", lui qui est un "prédateur puissant et très influent". "J'ai lâché l'affaire. Et je comprends pourquoi tant de femmes à qui ça arrive font de même. (...) Avec un peu de chance, le fait que je parle de mon histoire dissuadera un prédateur et encouragera ceux qui se sentent impuissants", a-t-il conclu.
S.L.