La nouvelle a abasourdi de nombreuses personnes. L'abbé Pierre (Henri Grouès, de son vrai nom) a été accusé par sept femmes d'agressions sexuelles et d'attouchements avant qu'une huitième victime présumée prenne la parole. Ce lundi 22 juillet, Le Parisien s'est entretenu avec Bernard Violet, son biographe.
Première chose que l'on apprend grâce à cet entretien c'est qu'il n'est pas surpris de voir ces révélations - il n'est d'ailleurs pas le seul. "C'est une demi-surprise. Je n'avais jamais imaginé d'agressions sexuelles qui, si elles sont avérées, sont d'une rare gravité. En me plongeant, pendant deux ans, dans son passé et ses carnets intimes, je pense qu'il a vécu toute sa vie les tourments de la chair", déclare Bernard Violet au sujet du prêtre, fondateur d'Emmaüs. Comme exemple de tourments, il évoque sa passion "obsédante" pour Yves à l'âge de 17 ans. Une attirance dont "il essaie de guérir" en dormant sur le plancher de sa chambre et en s'imposant une ceinture à clous autour de sa taille. Puis, enfermé dans un monastère à l'âge de 23 ans, l'abbé Pierre calme ses pulsions en s'imposant tous les soirs des séances d'autoflagellation.
Et de poursuivre : "Après avoir été ordonné prêtre, il est élu député gaulliste et, d'après la mère de l'écrivain Gilles Perrault qui était sa collègue, il avait 'beaucoup de succès auprès des femmes'. C'est à la même époque qu'il fréquentait également des prostituées", déclare ensuite le journaliste et biographe au Parisien. Comme le rappelle Bernard Violet, au cours de sa vie, l'abbé Pierre a admis avoir eu des "faiblesses charnelles".
Pour le biographe, d'autres révélations concernant la vie secrète de l'abbé Pierre risquent d'émerger. Il explique d'ailleurs avoir été en contact avec un dénommé Jean-Christophe qui clame être son fils. Il serait né en 1954 suite à une aventure que l'abbé Pierre aurait eu avec sa mère Anne-Marie. "Une confidence reçue de sa soeur qui a passé six ans dans la première communauté d'Emmaüs à Neuilly-Plaisance. À ma question, un proche de l'abbé m'a précisé que celui-ci se serait soumis à un test ADN pour prouver qu'il n'était pas le géniteur. Vérité ou fantasme ? Je l'ignore", explique-t-il.
Il faut croire que de nouvelles révélations sur l'abbé risquent encore de faire parler de lui...