De Count Basie dans les années 1950 à Jamie Cullum dans les années 2010 : faites le compte et considérez un peu le parcours... Le jazzman américain Frank Foster est mort mardi 26 juillet 2011 à l'âge de 82 ans, à son domicile de Chesapeake (Virginie), où il continuait, en dépit de son grand âge et d'une attaque survenue en 2001, à composer de la musique et à réaliser des arrangements, auprès de son épouse depuis près de 45 ans, Cecilia, mère de leurs deux enfants, Frank et Jardice.
Au cours d'une carrière de près de 60 ans entamée en 1953 au sein du big band de l'immense Count Basie à son retour de service militaire en Corée, Frank Foster aura reçu nombre de distinctions, témoignage laconique et édifiant de l'influence sur le jazz de ce roi du saxophone : outre un doctorat honoraire (1987) et deux Grammy Awards décernés, à l'époque où il menait le Count Basie Orchestra, pour ses arrangements de Deedle's blues pour Diane Shuur (1987) et Basie's Bag pour George Benson (1988), Foster avait notamment été récompensé en 2002 par le Jazz Masters Award du National Endowment for the Arts, distinction la plus prestigieuse du jazz américain.
Après ses débuts au service de Count Basie dans les années 1950, participant à la composition et aux arrangements de classiques tels que Shiny Stockings, Down for the Count, Blues Backstage, Back to the Apple, Discommotion, ou encore Blues in Hoss Flat, Frank Foster avait eu l'occasion de collaborer avec bien des artistes, dont Elvin Jones, Sarah Vaughan ou encore Frank Sinatra. Il dispensa par ailleurs son savoir et son savoir-faire, enseignant notamment à New York et Boston.
Frank Foster s'illustra aussi en menant ses propres groupes, comme Living Color, The Non-Electric Company, l'ensemble Swing Plus et The Loud Minority, qu'il délaissa progressivement dans les années 2000 ; l'attaque dont il fut victime en 2001 avait affecté son côté gauche et il ne pouvait plus jouer de son instrument de prédilection, le saxophone.
Via Twitter, l'excellent Jamie Cullum s'est attristé de la nouvelle de la mort de Frank Foster, signalant que celui-ci avait signé les arrangements de Just one of those things, titre d'ouverture éclatant et l'un des sommets de son brillant dernier album en date, The Pursuit.