"Ce n'est ni un exil ni une fuite. Je mets simplement ma famille à l'abri le temps d'assainir la situation", a expliqué le comte de Paris à L'Écho républicain le 9 septembre 2020. Jean d'Orléans a pris la douloureuse décision d'envoyer son épouse Philomena et leurs cinq enfants, le dauphin de France Gaston (10 ans), Antoinette (8 ans), Louise-Marguerite (6 ans), Joseph (4 ans) et Jacinthe (bientôt 2 ans), loin de leur Domaine royal de Dreux, dans le Sud-Ouest de la France. Les enfants seront quant à eux scolarisés à la maison. Une séparation qui résulte d'un conflit de longue date entre l'héritier de la couronne de France et la Fondation Saint-Louis...
Fondée en 1974 par son grand-père "pour préserver le patrimoine de la famille d'Orléans", cette Fondation gère le domaine de Dreux, son château et sa célèbre chapelle royale. Mais depuis que le comte de Paris et son épouse s'y sont installés avec leurs enfants en 2011, les relations sont tendues entre le comte de Paris, président d'honneur de la Fondation, et ses autres membres. "Ils n'aiment pas ce que nous sommes. Ils n'aiment pas le naturel et la liberté des enfants, ils n'aiment pas que nous soyons une famille, a expliqué Jean d'Orléans à nos confrères. Plus on déploie de l'énergie pour arranger les choses, plus cela se dégrade. C'est le phénomène du trou noir qui absorbe votre énergie pour mieux vous détruire."
À défaut de pouvoir tout bonnement "se débarrasser" du comte de Paris et sa famille, les représentants de la Fondation auraient mis en place une série de mesures et contraintes pour les pousser vers la sortie, quitte à porter atteinte au domaine. "Une des mesures nous oblige à ne plus rentrer dans le domaine par la porte principale, mais à le faire par le chemin de ronde où ils veulent installer un portail électrique : une dépense inutile, absurde et dangereuse puisque le chemin de ronde qui domine des habitations n'est pas fait pour supporter des voitures." La situation s'est d'autant plus dégradée avec la crise du coronavirus : "Ils ont profité de cette période pour établir un règlement de quatre pages sous prétexte de sécurité sanitaire. Ce document auquel je ne reconnais aucune valeur juridique n'est en fait qu'une série de mesures nous visant."
Cette stratégie d'intimidation que le comte de 55 ans déplore se rapprocherait même du harcèlement, puisqu'il se sent "épié par une partie du personnel, espionné par des caméras de vidéosurveillance". Son épouse et leurs enfants ne sont pas épargnés : "Ils subissent des remarques désobligeantes et des vexations presque quotidiennes. Un jour, c'est une remarque sur le chien, le lendemain, c'est une de leurs poules qui a été écrasée, après c'est le potager qui est rendu inaccessible..." C'est pour cette raison que le comte de Paris a pris la décision d'éloigner ses proches "temporairement" : "Je les mets à l'abri pour avoir toute latitude pour remettre la Fondation dans l'état d'esprit qu'avait voulu mon grand-père quand il l'a fondée. Quant à moi, je ne quitte pas Dreux, j'y serai très régulièrement, de même que des membres de la famille."